La Féminisation de la société : un Mal occidental
Les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale peuvent être qualifiées de « féministes » en cela qu’elles permirent un certain nombre d’avancées sociales, juridiques et même civiques pour les femmes des différents pays d’Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Du jour au lendemain, toute la main-d’œuvre masculine quitta le foyer pour prendre les armes, laissant des femmes, des jeunes gens et des Anciens seuls pour assurer la survie de la structure familiale. Nombreuses sont les femmes qui servirent dans les usines d’armement et qui remplacèrent leurs fils, époux ou pères au travail. Mécaniquement, une fois la guerre finie, cette appropriation de fait du travail par les femmes conduisit à des revendications dont la principale était fondamentale : la reconnaissance de la femme comme citoyenne à part entière. Pendant des siècles, la femme a toujours tenu une place importante dans la gestion du foyer familial et la vie politique locale. C’est la Révolution française, bourgeoise par essence, qui relégua la gente féminine à un rôle mineur, et lorsque la citoyenneté fut décidée comme le principe fondateur de la Nation moderne, les Révolutionnaires transformèrent les femmes jugées trop malléables, pas assez raisonnables (en cela qu’elles sont guidées par leurs sentiments plus que par la Raison) et bien trop influencées par l’Eglise en citoyennes de seconde zone. Malgré cela, force est de constater qu’une part belle est réservée aux femmes dans la mythologie révolutionnaire et républicaine : la femme doit être le pilier de la Nation en cela qu’elle donne son corps pour produire de nouveaux citoyens qu’elle se devra d’élever dans le respect, l’honneur, le sacrifice et la gloire de la Patrie. Pour la Révolution, les femmes sont des épouses dévouées et des mères patriotes à en devenir. Tout le XIXème siècle sera organisé ainsi jusqu’en 1918 où les femmes vont alors demander les mêmes droits civiques que les hommes. S’ensuit un féminisme militant pour l’égalité des droits civiques entre les deux sexes jusque dans les années 1970/1980 où les femmes obtiennent, en Europe occidentale et aux Etats-Unis, une égalité en droit complète. Mais, non-content de s’en arrêter là, le féminisme se transforme et, associé à un antiracisme victimaire, va se transformer en monstre de Frankenstein qui va cette fois-ci demander l’égalité réelle, rêve impossible car niant les réalités psycho-physiologiques qui séparent les hommes des femmes. Le résultat à la fin des années 2010 ? Une société occidentale féminisée en proie au conflit perpétuel et victimaire entre des femmes soi-disant victimes de persécutions millénaires, et d’hommes soi-disant privilégiés et dominateurs. En quoi cela est un mal ?
A l’origine du combat féministe se trouve une réaction antirévolutionnaire qui désire le retour à une société d’Ancien Régime où les femmes avaient un poids politique local important, même et surtout quand celles-ci étaient paysannes (soit 95% de la population française jusqu’à la Révolution industrielle). Il faut avouer que la Révolution n’a pas été tendre avec les femmes qui ont été reléguées à un rôle mineur, inférieur à celui de l’homme là où, depuis des siècles, elles étaient les associées de la gente masculine. On remarque là la prédominance de la pensée bourgeoise citadine, celle-là même qui a été exultée lors des épisodes révolutionnaires. Or, jusqu’à la Première Guerre mondiale, le féminisme reste cantonné à d’éparses revendications de bourgeoises éduquées se considérant tout aussi capables que les hommes au moins d’un point de vue intellectuel.
En effet, il serait incongru de nier les progrès en faveur des femmes au cours du XIXème siècle. L’exemple le plus frappant est bien sûr celui de l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui militera pour qu’une femme puisse obtenir le baccalauréat. Mais d’autres actions ont lieu pour sortir les femmes de la misère, les éduquer, les former, sous forme de paternalisme d’entreprise comme dans les cités ouvrières et minières (cf. Germinal d’Emile Zola). Ecartées du pouvoir politique, les femmes n’en restent pas moins essentielles à l’économie : présentes en nombre dans les métiers du textile, elles se retrouvent également dans les champs et les usines aux côtés des hommes. Mieux, en louant leur corps dans les maisons closes, elles participent à la paix sexuelle. Seules les plus riches ne travaillent pas, et ce sera une réalité jusque dans les années 1950 à 1970 où les bourgeoises et les femmes les plus aisées vont débarquer sur le marché du travail.
Quid donc des années d’après-guerre ? Aux vues de l’importance des femmes dans l’effort de guerre, celles-ci demandent le droit de vote et la reconnaissance de leur citoyenneté pleine et entière. Elles l’obtiennent dans rapidement dans les pays anglo-saxons, tandis qu’en France, il leur est refusé sous prétexte, non pas de sexisme, que les femmes sont plus conservatrices et ayant donc plus tendance à voter contre la République. Malgré tout, la cause féministe trouve peu d’écho en France du fait d’un contexte particulier : 1,4 millions d’hommes sont morts au front et 6 millions d’autres ont été blessés (comprenez défigurés et mutilés) ce qui a entraîné, de fait, une prise de pouvoir social par les femmes (veuves principalement). Couplez à cela la reconstruction et vous obtenez une France peu revendicative jusqu’aux années 1930 et la crise économique.
Finalement, l’égalité des droits arrivera de deux directions conjointes : Vichy et sa valorisation de la famille (et donc de la femme) et la Libération avec les actions conjointes du CNR et de Charles de Gaulle. Les progrès en termes de maîtrise de la fécondité s’achèvent avec les différentes lois sur l’avortement et la contraception au cours des années 1960 et 1970. Depuis, la femme est l’égal juridique de l’homme. On pourrait croire le féminisme terminé aux principes qui l’ont commencé. Pourtant, c’est tout l’inverse. Au cours des années 1980 et 1990, un néo-féminisme se développe en parallèle de l’antiracisme victimaire. A l’instar des « minorités opprimées », les femmes sont présentées comme d’éternelles victimes devant l’Histoire. Un récit victimaire se met en place.
Mais pourquoi un tel récit ? Comme pour l’antiracisme, l’argumentation néo-féministe use de victimisations et de culpabilisations. Les hommes sont présentés comme responsables de tous les maux féminins, comme les Blancs le sont pour les Noirs et les autres minorités : des freins à l’égalité « réelle ». Or, celle-ci est impossible : les hommes et les femmes sont non-seulement physiquement différents, mais cette différence anatomique entraîne également des différences psychiques. Ainsi, le but naturel d’une femme étant de devenir des mères, les femmes recherchent instinctivement la stabilité, la propreté et le confort matériel dans le but d’élever correctement un enfant. De même, l’instinct maternel entraîne des différences de traitement intellectuel : les femmes sont plus sensibles à l’émotion que les hommes qui sont plus détachés par rapport à des événements. Là est la plus grosse supercherie intellectuelle de ce féminisme nouveau : il tendrait à faire croire que la société a entièrement construit les différences hommes/femmes alors que ce sont ces différences naturelles et biologiques qui ont construit la société.
Quel but réel à cette manipulation intellectuelle ? Déconstruire pour diviser et ainsi mieux régner. En opposant les femmes aux hommes, les Blancs aux Noirs, les hétérosexuels aux homosexuels, x catégorie contre x catégorie, il est plus facile de diviser toute opposition unie. Si cette politique est voulue par le pouvoir étatique et une bourgeoisie mondialiste éternellement effrayée par les masses populaires nationalistes, contrairement à l’argumentaire qui voudrait que ce soit le « système social » qui opprime, elle permet de mieux gouverner sans réaction, notamment antimondialiste et anti-cosmopolite et donc, par extension, antibourgeoise, à l’image du mouvement des Gilets-Jaunes par exemple…