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Être Français en 2020

Qu’est-ce qu’être Français en 2020 ? Assurément, aux vues de l’évolution sociologique et sociétale de la France, on ne saurait être Français aujourd’hui comme on l’était en 1920, en 1820 ou encore en 1520. La mondialisation et l’information de masse ont conduit à un changement de paradigme chez les Français. Si ceux-ci pouvaient, à juste titre, se considérer comme le centre du monde civilisé voilà encore un siècle, force est de constater que le Français contemporain est en proie à une crise existentielle majeure. Comme celui qui découvre, avec Newton et Galilée, qu’il n’est plus géographiquement au centre de l’univers ou encore qu’il n’est plus un être particulier mais le cousin génétique de primates avec Darwin, le Français d’aujourd’hui est tiraillé entre l’agréable consolation de la grandeur passée et l’effrayant abysse d’inconnu qui s’étend à ses pieds.

Pour autant, d’un point de vue juridique, la conception de nationalité, de citoyenneté et de Patrie n’ont pas changé. Le Français a des droits politiques, sociaux et économiques mais aussi des devoirs, dans la grande tradition du « pacte social » telle que présentée par Jean-Jacques Rousseau au XVIIIème siècle. Le Français se distingue en cela que son appartenance à la Nation n’est pas ethnique, religieuse ou génétique : traditionnellement, la France a une vision sociale de la société et de l’État ; véritable contrat de confiance entre le citoyen et le pouvoir politique. Cette conception s’oppose à celle, raciale et culturelle, que proposait l’Allemagne de 1871 à 1945. Marquée par une tradition universaliste, la citoyenneté française ne s’envisage qu’à travers l’adhésion volontaire à la Nation. Mais qu’arrive-t-il quand celle-ci n’est pas désirée ?

La mondialisation, le triomphe du capitalisme anglo-saxon et l’immigration de masse ont concouru à la métamorphose de la société française demeurée cohérente pendant un millénaire. En effet, depuis les invasions franques (Vème siècle), la France était le pays d’Europe le plus homogène culturellement et économiquement. Il n’est pas étonnant de constater qu’elle fut le premier pays d’Europe à voir naître le nationalisme sur son sol (bataille de Bouvines, 1214) et l’unification politique par la sortie de la féodalité (XIVème siècle). Les immigrations européennes induites par la Révolution industrielle à partir du XIXème siècle n’ont que peu modifié la structure sociale française du fait que les populations en question (Italiens, Polonais, Espagnols, Portugais, etc.) partageaient des traits civilisationnels communs (tradition catholique, culture latine, parenté linguistique, etc.). C’est à partir des années 1960 que naît une immigration nouvelle, en provenance d’Afrique, qui allait modifier le paysage social français. Et depuis, on assiste à une parcellisation communautaire et culturelle. Le multiculturalisme anglo-saxon, incompatible avec l’assimilation traditionnelle française, conduit à la création de zones de non-droit dans lesquelles le pouvoir politique est chassé voir s’y autoexclu. Si, en 1920 comme depuis toujours, être Français revenait à croire en un ensemble de convictions communes et en un destin national, il apparaît que, pour plus en plus de gens, cela demeure une phrase sur un passeport.

Cette crise amène les Français devant un choix cornélien : assumer la disparition de la France, de sa culture particulière, de son histoire et de sa société atypique, ou redéfinir la citoyenneté française et la notion de Nation. Si la première option est inadmissible pour quiconque se définit comme patriote, conservateur et pragmatique (car la Nation est le système de référence du Monde actuel), la seconde conduit à l’abandon du modèle universaliste social pour une défense conservatrice de l’exception culturelle française. Certes, le modèle traditionnel fait partie de l’ADN français depuis des siècles, mais jamais la France ne fut autant menacée d’effacement, pas même au cours de ses pires défaites (1815, 1871 et 1940). Et face à l’offensive civilisationnelle engagée depuis les lois sur le regroupement familial qui consacra l’immigration culturelle et le remplacement ethnique, la défense d’une France de tradition chrétienne catholique, de culture gréco-latine et franque, et de droit civil est plus que jamais une nécessité. Car être Français en 2020, c’est être dépositaire d’une histoire vieille deux millénaires, d’une culture de renommée mondiale et d’une gloire sans nulle autre pareille dans le Monde. Ainsi, une nouvelle bataille s’engage, qui sera sans doute plus longue encore que celle de Verdun mais non moins capitale pour la protection et la défense de la France éternelle ; car une France forte et souveraine est la condition sine qua none de la grandeur et du respect international…

Sources :

Du contrat social, Jean-Jacques Rousseau (1762)

Géographie politique, Friedrich Ratzel (1898)

Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918), Fritz Fischer (1970)

Le Suicide français, Éric Zemmour (2014)

L’Amérique paralysée : pour que l’Amérique redevienne forte, Donald Trump (2016)