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Le Japon sur la voie de la modernité - De 1868 à 1889 (2/2)

« Cérémonie de proclamation de la constitution » (« 帝国万歳 憲法発布略図 »), Yōshū Chikanobu (« 豊原 周延 »), 1889.

La victoire de l’alliance Satchō, défenseuse de la théorie « Sonnō jōi » (« Honorer l’Empereur, expulser les Barbares ») sur les troupes shogunales lors de la « guerre de Boshin » (voir article « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1853 à 1868 ») permit la « Restauration de Meiji » et le retour du rôle politique de l’Empereur. Si la nouvelle élite au pouvoir (les hommes des clans Chōshu et Satsuma et leurs alliés) ne put s’accorder sur la façon d’appliquer ce « Sonnō jōi » qu’après 1877, avec l’écrasement de la « rébellion de Satsuma » et la mort de Saigō Takamori (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »), elle dut cependant mettre en place de nouvelles institutions pour gouverner le Japon après l’élimination de celles du shogunat.

Mais entre la Restauration de Meiji et le retour de l’Empereur de 1868, et l’adoption des institutions définitives des nouveaux régimes, trois décennies sont passées. Pour les vainqueurs de la « guerre de Boshin », s’accorder sur les institutions définitives n’était en effet pas la priorité : il était bien plus urgent de préserver le Japon de la menace de colonisation que faisaient peser sur lui les Occidentaux. Le nouveau mot d’ordre était « Fukoku kyōhē » (« Un pays prospère, une armée forte ») : la priorité allait au redressement de l’économie, qui permettrai de pouvoir moderniser sa défense et résister à ceux qu’on appelait encore quelques siècles plus tôt les « Nanban » (« Barbares du sud » ; voir « Le Japon est un coquillage : De 1404 à 1641 »).

Et pour pouvoir leur résister, les nouveaux maîtres du Japon comprirent que la meilleure solution était d’imiter les réussites : en plus de faire appel à de nombreux experts étrangers et de les faire venir – à grands frais – au Japon pour apprendre d’eux, le pays envoie plusieurs missions d’observations en Occident (dont la « mission Iwakura » de 1871, pour observer le fonctionnement des institutions des différents pays d’Occident et réclamer l’abrogation des « traités inégaux » que le Japon avait été contraint de signer). Le Pays du Soleil Levant décida aussi d’envoyer nombre d’étudiants dans les universités européennes et américaines, afin qu’ils puissent s’imprégner des techniques Occidentales dans tous les domaines. « En se mettant à l’école de l’Occident, les japonais renouent – à un millénaire de distance – avec la tradition d’emprunt à l’étranger née de la séduction des valeurs chinoises. Mais désormais, le processus d’imitation se développe à une grande échelle et revêt un caractère systématique. Les savants sont soigneusement sélectionnés en fonction de leur érudition ou de leur spécialité ; le choix des pays où ils seront envoyés est arrêté avec la même minutie. Les japonais ont résolu de n’emprunter que ce qu’il y a de meilleur dans chaque pays. Ils vont en Angleterre pour étudier la navigation, en Allemagne pour apprendre l’art militaire et la médecine, en France pour s’initier à l’administration locale et au droit, aux États-Unis pour se former aux méthodes commerciales. » (Reischauer).

Le domaine politique ne fit pas exception, et très vite le foisonnement de nouvelles idées arrivées d’Occident divisa la nouvelle élite, que l’on qualifie généralement d’« oligarchie de Meiji » (« 藩閥 » ; « Hanbatsu »). À l’issu d’une trajectoire politique et intellectuelle mouvementée que nous allons esquisser ici fut finalement promulguée en 1889 la « Constitution de Meiji », qui marque incontestablement une rupture dans l’histoire politique japonaise.

Le gouvernement japonais du « Serment en cinq articles »

Après la « Restauration de Meiji » de 1868, le nouveau gouvernement resta localisé à Edo, rebaptisée pour l’occasion « Tokyo » (« 東京 » ; « Tōkyō »), « Capitale de l’est ». Cependant, les hommes de l’alliance Satchō n’avaient aucun plan précis quant à la façon dont ils allaient structurer et institutionnaliser leur nouveau régime. Lors de l’intronisation de l’Empereur Meiji, ce dernier prononça le « Serment en cinq articles » (« Gokajō no Seimon »/« 五箇条の御誓文 »), qui avait pour objectif, outre de pousser les derniers clans encore fidèles aux Tokugawa à les rejoindre en les rassurant quant aux objectifs du mouvement de Restauration impérial, de fixer les orientations fondamentales du nouveau régime. Bien qu’assez flou, ce texte fournit un premier cadre au nouveau régime, et ce bien plus longtemps que cela était initialement prévu.

« Gokajō no Seimon

            - On établira largement des assemblées délibératives, et toutes les affaires de l’État seront décidées par voie de discussion publique.
            - Inférieurs et supérieurs d'un seul cœur participeront activement au gouvernement.

            - Il importe que les fonctionnaires civils et militaires, et jusqu'au peuple, par l'achèvement de leurs desseins, ne conçoivent aucune amertume.

            - Les mauvaises coutumes du passé seront abolies, et l'on prendra pour règle les justes lois du ciel et de la terre.

            - La prospérité du gouvernement impérial s'appuiera sur la recherche des connaissances dans le monde.

            Notre pays est sur le point d'entreprendre des réformes sans précédent. Nous-même, avant tout le monde, prêtons serment devant les dieux du ciel et de la terre ; nous ouvrons la voie au salut du peuple tout entier en établissant fermement les principes nationaux. Que les multitudes prennent ces directives pour base, qu'elles s'accordent et unissent leurs forces. »

- Version traduite dans le Dictionnaire historique du Japon.

Prototype du « Serment en cinq articles » rédigé par Yuri Kimimasa (« 由利 公正筆 »). Document conservé à la bibliothèque préfectorale de la préfecture de Fukui.

La portée de ce texte fut très grande, même s’il fut rétrospectivement interprété de bien nombreuses manières. Certains virent dans ce texte la première formulation de principes démocratiques ou parlementaires, puisque il évoque la nécessité de la participation du peuple dans son ensemble : le paragraphe 1 de ce serment servit alors de support aux revendications d’une « assemblée populaire élue ». D’autres virent dans l’évocation des « Inférieurs » et des « Supérieurs » au paragraphe 2 (étant entendu qu’il est question ici des samouraïs, de classe sociale supérieur, et du reste du peuple) une preuve de la volonté de maintenir la hiérarchie sociale confucéenne et les privilèges des samouraïs, et virent donc dans le paragraphe 1 une simple volonté d’associer plus étroitement la caste des samouraïs à la prise de décision politique. Dans ce texte, il est aussi question d’un engagement de l’Empereur à l’égard des dieux, mais en aucun cas vis à vis de son peuple : cet élément trouvera une continuité dans la constitution de 1889. C’est cependant la conception d’un « Serment en cinq articles démocratique » qui passera à la postérité ; « Après la seconde guerre mondiale, la proclamation du 1er janvier 1946 par laquelle l'Empereur renonçait à sa divinité citait intégralement le serment des cinq articles pour souligner l'ouverture démocratique du Japon et la continuité entre l'œuvre de la restauration de Meiji et le régime issu de la défaite ».

Le nouveau pouvoir politique, qui exerça son pouvoir sur l’ensemble du Japon après la « restitution à l’Empereur » de leurs domaines de la part des daimyos, tenta de s’incarner institutionnellement dès Juin 1868 à travers le « Seitaisho » (« 政体書 ») de Takachika Fukuoka (« 福岡 孝弟 ») et Taneomi Soejima (« 副島 種臣 »). Il s’agissait d’un code qui créait les organes de base du pouvoir (dont une Assemblée Nationale), et tout autant inspiré de conceptions politique de l’époque de Nara que de la doctrine américaine de séparation stricte des pouvoirs. Mais ce texte n’eut très vite qu’une existence formelle et la réalité du pouvoir s’incarna plutôt, selon la « vieille tradition japonaise de prise de décision collégiale » (Reischauer), par les décisions prises de façon informelles par une oligarchie composée d’une vingtaine de personnes.

On retrouvait parmi cette oligarchie bon nombre de samouraïs de Chōshu et de Satsuma, dont bien entendu les « trois grands héros » (« 維新の三傑 ») : Saigō Takamori (« 西郷 隆盛 ») et Ōkubo Toshimichi (« 大久保 利通 ») de Satsuma (« 薩摩藩 »), et Kido Takayoshi (« 木戸 孝允 ») de Chōshu (« 長州藩 »). Mais on y trouvait aussi quelques anciens samouraïs des domaines de Tosa (« 土佐藩 ») et de Hizen/Saga (« 肥前藩 »/« 佐賀藩 ») qui, bien qu’ayant joué un rôle plus négligeable, ont aussi combattu le shogun aux côtés de Satsuma et de Chōshu, et figuraient parmi les vainqueurs de la guerre de Boshin. Enfin, on y trouvait quelques membres du Kuge (« 公家 »), la noblesse de cour entourant l’Empereur – dont par exemple Iwakura Tomomi (« 岩倉 具視 »), un des principaux opposants au projet de conquête de la Corée de Saigō qui donna son nom à la « mission Iwakura » de 1871. Bien entendu, et comme il en était coutume depuis des millénaires, l’Empereur Meiji ne joua qu’un rôle limité en termes de prise de décision politique directe, et cela bien que le renversement du shogunat ait été fait en son nom.

Il faut cependant avoir conscience que la mort de Saigō et la défaite des samouraïs révoltés de Satsuma, qui marque symboliquement la mort politique de l’idée du maintien de la hiérarchie sociale confucéenne (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »), ne mit pas un terme à la division idéologique des oligarques. Une fois les dissensions entre partisans des deux écoles rivales du « Sonnō jōi » éliminées, d’autres divisions prirent la relève. La principale fut celle qui opposa les oligarques qui souhaitaient que le Japon adopte un modèle de gouvernement représentatif « à l’Occidental », qui font primer le principe d’« élargissement politique » (« Kōgi yoron ») de Maruyama, face à ceux qui lui préféraient un régime que certains diront « autoritaire » mais qui faisait surtout primer le principe de « centralisation politique » que Maruyama présentait comme l’autre aspect fondamental des tendances politiques à l’origine des mouvements de Meiji (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »).

La naissance de l’opposition libérale

Itagaki Taisuke (« 板垣 退助 ») était un ancien samouraï de Tosa membre de l’oligarchie. Opposé à la domination des hommes des clans Chōshu et Satsuma au sein du gouvernement et favorable au projet de conquête de la Corée de Saigō Takamori (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »), il démissionna du gouvernement en même temps que Saigō et fonda, avec d’autres anciens membres du gouvernement comme Gotō Shōjirō, le « Mouvement pour la Liberté et les Droits du Peuple » (« Jiyū minken undō » ; « 自由民権運動 »), qui devint en 1880 le « Parti libéral » (« Jyūtō » ; « 自由党 »). Premier parti politique moderne japonais, il se positionna en opposition au gouvernement des oligarques en réclamant la formation d’une assemblée constituante qui établirait des institutions représentatives pour le Japon, et l’autonomie administrative locale.

Ce parti politique eut un profond impact sur les conceptions politiques au Japon en bouleversant les conceptions traditionnelles par l’introduction de conceptions Occidentales. Pierre Lavelle explique en effet que « les oppositions étaient traditionnellement considérées comme des manifestations d’égoïsme privé, voire de traîtrise, face à des autorités supposées impartiales. Le MLDP fut donc amené à donner à ses revendications des expressions universelles empruntées à J.S. Mill, Spencer et Rousseau. Le peuple fut tenu pour le dépositaire du bon droit et l’intéressement égoïste mis sur le compte des factions féodales au pouvoir. Il y avait entre le gouvernement et le peuple une opposition de principe qui était bénéfique au progrès national. Leurs relations n’étaient pas naturelles, familiales et affectives, mais contractuelles. La constitution était le contrat suprême. Un parlement renforcerait l’unité nationale en faisant participer le peuple aux affaires ; cette idée resta le principal argument en faveur du parlementarisme tout au long de la période impériale. L’homme avait des droits naturels et devait être avant tout un citoyen intransigeant à leur propos ».

Les conceptions politiques françaises, et en particulier les idées de Rousseau, eurent une influence particulièrement importante sur les théories de ce mouvement, qui comptait une fraction non négligeable d’admirateurs de la Révolution française (ce qui poussa le gouvernement à le suspecter de viser en dernier lieu à l’établissement d’une République). Lavelle indique cependant que « Itagaki mena le gros du mouvement à un compromis avec les oligarques et les admirateurs de la France de Rousseau et de la Révolution se retrouvèrent isolés ». Le mouvement comptait parmi ses intellectuels des penseurs aussi éminents qu’Ueki Emori (« 植木 枝盛 ») ou Nakae Chōmin (« 中江 兆民 », connu sous le nom de « Rousseau de l’Orient »), tous les deux d’anciens samouraïs de Tosa, ainsi que le spécialiste de l’Occident et monumental penseur libéral Fukuzawa Yukichi (« 福澤 諭吉 »), entre autre fondateur de la prestigieuse Université Keiō (« 慶應義塾大学 »). Initialement soutenu par des samouraïs considérablement appauvris par les réformes du gouvernement et par des proches de ceux qui avaient participé à la révolte de Satsuma, Reischauer souligne qu’« il attire peu à peu les paysans aisés et une partie de la classe marchande des villes ».

S’il peut sembler compréhensible de voir la bourgeoisie des villes et les paysans aisés se rallier à un parti qui prône le régime représentatif et la participation populaire, le ralliement des samouraïs proches des rebelles de Satsuma, qui défendaient le maintien de la hiérarchie sociale confucéenne et des privilèges des samouraïs, peut apparaître comme bien surprenant. Nous avions en effet présenté les rebelles de Satsuma comme défendant une conception proche du courant que nous avons nommé « Sonnō jōi de Mito » (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »), et qui était absolument hostile à la participation à la prise de décision politique d’un peuple considéré comme « niais et ignorant ». Comment expliquer ce paradoxe ?

Il semblerait que cette situation s’explique plus par intérêts que par réelle adhésion aux thèses des démocrates et des rousseauistes. Ainsi que l’affirme Reischauer, « la grande majorité des anciens samouraïs s’étaient difficilement reclassés après l’abolition de leurs prérogatives ; ils avaient tout à gagner d’un partage des responsabilités politiques. (…) Beaucoup d’anciens nobles considéraient l’apparition des partis politiques modernes et la création d’assemblées élues comme un moyen d’acquérir droit de cité parmi l’élite dirigeante du pays. (…) Dans l’ensemble, les mobiles des défenseurs du gouvernement représentatif étaient assez voisins de ceux des premiers partisans du Parlement britannique : l’idéal démocratique s’effaçait derrière la volonté intéressée de se hisser au pouvoir ».

Itagaki Taisuke (1837 - 1919)

Ōkuma Shigenobu (1838 - 1922)

« Représentation de la détresse de Itagaki » (« 板垣君遭難之図 »), Utagawa Toyonobu («歌川 豊宣»), 1882. Attaqué par un bandit à Gifu, Itagaki prononça la célèbre phrase « Itagaki peut mourir, mais la Liberté ne mourra pas ! » (« 板垣死すとも自由は死せず »).

En 1881, le Parti Libéral fut rejoint par un second parti politique d’envergure : le « Parti progressiste »  (« Kaishintō » ; « 立憲改進党 »), fondé par Ōkuma Shigenobu (« 大隈 重信 »). Assistant d’Ōkubo Toshimichi au sein du gouvernement, Ōkuma devint un membre influent de l’oligarchie après l’assassinat de son mentor en 1878. Il s’opposa cependant régulièrement aux principaux « oligarques de la deuxième génération » : les « Genrō » (« 元老 » ; les « Anciens »), groupe d’oligarques extrêmement influents après la mort des « trois grands Héros ». On comptait parmi eux des hommes comme Itō Hirobumi (« 伊藤 博文 »), Yamagata Aritomo (« 山縣 有朋 ») ou Matsukata Masayoshi (« 松方 正義 ») - que nous avons évoqué précédemment pour sa politique de « dénationalisation » (voir « Le Japon sur la voie de la Modernité – De 1868 à 1889 (1) »). Ōkuma s’opposait à eux « par les positions qu’il prit à l’égard du Mouvement pour la Liberté et les Droits du Peuple, qui émergeait alors sur la scène politique ; il préconisait de traiter les questions que ce mouvement posait, en établissant une constitution et en installant tout de suite une assemblée parlementaire ».

La rupture devenait inévitable lorsque en 1879 l’Empereur réunit les oligarques pour débuter un nouveau travail de réflexion quant à l’établissement d’un futur régime constitutionnel pour le Japon. Reischauer souligne qu’en 1881, Ōkuma « remet un mémoire qui préconise l’adoption immédiate du système parlementaire britannique. Cette proposition est assortie de violentes attaques contre un autre membre du gouvernement accusé d’avoir vendu à son profit des biens d’État situés à Hokkaïdo. Elle provoque un scandale et une crise politique. Éliminé à la faveur d’un remaniement ministériel, Ōkuma s’engage sur les traces d’Itagaki et fonde un second parti d’opposition. Il suit aussi l’exemple de Fukuzawa en créant la grande université privée de Waseda ». Le Parti Progressiste d’Ōkuma appelle pour le Japon « un régime de type britannique avec bicamérisme, Premier ministre issu de la chambre basse et monarque régnant sans gouverner. Il était hostile à ce que les factions féodales et bureaucratiques se prévalussent de la "Volonté impériale" » (Lavelle). Citant l’ouvrage « Cinquante ans d’ouverture civilisatrice » (« Kaikoku gojūnen shi » ; « 開国五十年史 ») qu’Ōkuma publia en 1908, Lavelle synthétise sa pensée en la présentant comme visant à opérer « une synthèse du réalisme occidental et de la morale orientale ».

Vers la constitution japonaise de 1889

« Pour dissiper le malaise politique, le gouvernement prend l’engagement d’acheminer en sept ans le pays vers un régime constitutionnel ; il promet de convoquer avant 1890 une assemblée nationale » (Reischauer). Cette idée d’adoption d’une constitution, typique des régimes politiques Occidentaux, n’était pas une idée nouvelle : des intellectuels y travaillaient assidûment depuis 1873, et de nombreux projets furent étudiés et débattus : Kido Takayoshi et Ōkubo Toshimichi avaient tous les deux déjà proposé des projets de constitution, comme de nombreux autres personnages. Aucun accord n’avait pu être trouvé jusque-là ; mais le gouvernement décida qu’il était désormais urgent d’adopter une constitution définitive.

Outre le fait d’assurer la stabilité politique, le soutien populaire et de priver l’opposition libérale d’une de ses principales revendications, la volonté d’établir au plus tôt une constitution pour le Japon s’explique aussi par des objectifs internationaux : « L'adoption d'une Constitution représentait pour le Japon un "brevet de civilisation". L'un des désirs les plus vifs des dirigeants de Meiji était d'obtenir l'abrogation des traités inégaux conclus par le shogunat. Les gouvernements étrangers n'étaient prêts à renoncer à l'exterritorialité que si le Japon consentait à se doter d'institutions juridiques stables et modernes ». Reischauer met en avant les mêmes éléments : « On espérait surtout qu’un Japon constitutionnel régi par des lois uniformes et justes ferait profonde impression sur les Occidentaux ». Il ajouta : « Cet espoir ne fut pas déçu. La modernisation de la vie politique japonaise eut une part dans la signature du 16 Juillet 1894 par lequel la Grande-Bretagne renonçait à son droit d’extraterritorialité avant même que l’archipel n’ait révélé sa puissance militaire dans la guerre sino-japonaise ».

C’est Itō Hirobumi qui dirigea les travaux de rédaction de la constitution. Il se rendit en Europe en 1882 pour une mission d’étude concernant l’organisation des pouvoirs politique. Les oligarques devaient en effet faire un choix en terme de modèle constitutionnel. « Ils rejetèrent d’emblée le droit anglo-saxon, trop libéral et produit par un processus historique spécifique. Le droit français était aussi trop démocratique ; de plus, l’issue de la guerre franco-prussienne fut vue comme la victoire d’un modèle sur un autre. Ce furent donc les institutions allemandes (et plus précisément prussiennes), à la fois autoritaires et rationnellement construites, qui furent imitées pour l’essentiel » (Lavelle).

Itō Hirobumi (1841 - 1909)

La nouvelle constitution, « Dai Nihon teikoku kenpō » (« 大日本帝國憲法 » , « Constitution de l'Empire du Grand Japon ») fut promulguée le 11 Février 1889, et est présentée comme un « don gracieux de l’Empereur à son peuple » (Reischauer). En effet, cette constitution consacre l’Empereur au cœur des institutions : « L'Empereur détient la souveraineté. Il tient sa position non pas de la Constitution, mais de ses ancêtres impériaux (préambule) car il est l'héritier d'une lignée éternelle et ininterrompue d'Empereurs. Il est enfin déclaré sacré et inviolable ». La constitution traite aussi des droits et devoirs des citoyens ; si ces derniers se voient reconnues les principales libertés publiques (liberté de résidence [art. 22], garantie judiciaire et inviolabilité du domicile [art. 23-25], secret de la correspondance [art. 26], liberté de croyance religieuse [art. 28], liberté d'expression et d'association [art. 29]…), il est cependant précisé que ces libertés s’exercent « conformément aux règles déterminées par la loi » (« Le législateur a donc la possibilité de suspendre, voire d'interdire les libertés fondamentales, sans pour autant violer la Constitution »).

« Miroir des divinités vénérées et des Empereurs estimés de notre pays » (« 本朝拝神貴皇鏡 »), Yōshū Chikanobu (« 楊洲 周延 »), 1878. [L’Empereur Meiji et sa femme sont représentés au centre du tableau, entourés des anciens Empereurs du Japon et de divinités.]

Enfin, « la grande nouveauté de la constitution est la création d’une Chambre des représentants entièrement électorale. Seuls les hommes qui payent 15 yen 5 d’impôt direct ont le droit de vote. Avec de telles conditions de cens, le corps électoral se réduit à 450 000 personnes, soit environ 6 % de la population adulte masculine ; c’est, grosso modo, l’effectif de l’ancien ordre des samouraïs. En réalité, beaucoup d’électeurs sont d’origine roturière (…). Une chambre des pairs est prévue pour faire contrepoids à la chambre des représentants. Les deux chambres réunies forment la Diète, dont le rôle consiste principalement à voter les impôts et le budget » (Reischauer).

Si cette constitution se présente comme très conservatrice, et est parfois présentée comme réactionnaire et particulièrement décevante compte tenu des mouvements démocratiques et libéraux existants à l’époque, Reischauer a une vision plus nuancée et souligne qu’il faut surtout noter que les oligarques ont consenti à accorder un pouvoir politique réel à des représentants élus par le peuple alors qu’ils n’y étaient absolument pas contraints par l’opinion publique du fait de leur forte légitimité. « Il semble plus juste de reconnaître que les contraintes de l’époque excluaient en fait un régime beaucoup plus démocratique ». Il souligne aussi que les rédacteurs de la constitution « ont, sans doute à dessein, laissé suffisamment d’ambiguïté dans le texte constitutionnel pour permettre une évolution coutumière du régime ».

Rappelons cependant qu’une constitution est, en définitive, une technique politique d’inspiration Occidentale répondant aux préoccupations libérales de limitation des pouvoirs des gouvernants afin de préserver les libertés fondamentales des citoyens. Si le Japon a repris la « forme » d’une constitution pour établir ses institutions, il s’est en revanche empressé de consacrer dans ce texte la toute-puissance de l’Empereur en réaffirmant son statut de dieu vivant et en faisant de lui la source de toute souveraineté. La constitution japonaise, dans son texte, n’a absolument pas pour rôle de préserver les citoyens de possibles abus de pouvoir en garantissant le respect de ses droits naturels, mais confirme plutôt la toute-puissance d’un Empereur aux origines divines qui accorde, directement ou par l’intermédiaire de la loi dont la légitimité découle de sa personne divine, certains droits aux citoyens.

Cette constitution de Meiji semble donc présenter une application concrète du projet de « synthèse du réalisme occidental et de la morale orientale » d’Ōkuma, voire même plus précisément de ce qui devint un nouveau slogan à partir de la seconde moitié de l’ère Meiji : « Wakon yōsai » (« 和魂洋才 », « Esprit japonais, techniques occidentales »). La technique politique d’inspiration Occidentale appelée « constitution » a bien été reprise dans sa forme, mais on peut affirmer que les japonais l’ont « adaptée à leurs préoccupations » pour en faire, en définitive, quelque chose de complètement différent.

Cependant, bien que les institutions fussent en place, les hommes politiques eurent besoin d’un certain temps pour adapter leurs comportements. Et dans les premières années du gouvernement constitutionnel, la vie politique japonaise se caractérisa surtout par un véritable chaos, qui manqua par ailleurs de dégénérer… Cette situation alla jusqu’à pousser certains dirigeants à suggérer un abandon de cette forme de régime – ce qui, nous le savons aujourd’hui, n’est pas advenu. Mais il s’en est fallu de peu.

 

Sources :

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MARUYAMA, Masao. « Essai troisième », dans Essais sur l’histoire de la pensée politique au Japon, Clermont-Ferrand, Éditions Les Belles Lettres, 2018, pp. 333-372.

PERRONCEL, Morvan, « Maruyama Masao : "La Pensée de l’État Meiji", traduction », dans Ebisu, N°32, 2004. pp. 85-121. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2004_num_32_1_1381

LAVELLE, Pierre. « Les sources prémodernes de la pensée politique contemporaine » et « La génération des Lumières », dans La pensée politique du Japon contemporain (1868-1989), Paris, PUF, 1990, pp. 5-29. 

CHESNAUX, Jean. « Le Japon de l’ère Meiji à 1937 », dans L’Asie orientale aux XIXème et XXème siècles, Paris, PUF, 1966, pp. 146-158.

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Merci à https://history-men.com/ pour les illustrations de personnages historiques.