Introduction à Emmanuel Todd : L'Europe et la démocratie
« La façon dont j’interprète la diversité des idéologies qui sont apparues dans la phase de modernisation, c’est-à-dire d’explosion des structures traditionnelles, eh bien c’est que ces idéologies sont simplement des reflets de ces structures familiales passées ». Cette phrase, prononcée par l’historien, démographe et anthropologue Emmanuel Todd lors de son intervention à l’université d’Automne 2018 de l’UPR, résume parfaitement ce concept clé dans la majorité de ses théories, que nous avons vu la dernière fois (voir article « Introduction à Emmanuel Todd : Anthropologie politique et systèmes familiaux »), qui est celui de la persistante influence des systèmes familiaux. Les conceptions du monde et valeurs qui étaient contenues dans les organisations familiales des milieux paysans de l’ère pré-urbaine continuent d’influencer, voire de déterminer, les inconscients collectifs des nations et des populations même après la disparition empirique de ces organisations familiales traditionnelles, ce qui produit un impact sur leurs préférences idéologiques et politiques.
Il précisa sa pensée en affirmant que : « Les grandes valeurs de la Révolution française : liberté, égalité, elles sont dans les familles des paysans du bassin parisien. Simplement, on apprend à lire, et on trouve que les idéologies sympas, c’est celles qui pensent que les hommes doivent être libres et égaux. En Allemagne, au Japon, dans la phase de modernisation et de désintégration de ces grandes familles, ce qu’on a vu apparaître, c’est des idéologies autoritaires. Alors ça peut être autoritaires légères, la social-démocratie, la démocratie chrétienne... Mais combinée à une crise religieuse, un truc fou comme le nazisme, vous voyez ? La contribution de l’Allemagne à l’émergence de la démocratie occidentale n’est pas évidente dans l’histoire. Et en Russie, la famille explose, et donc ce qui apparaît c’est une aspiration à l’autorité, et à l’égalité puisque les frères sont égaux. Tradition autoritaire, et donc on cherche à remplacer cette famille qui disparaît. L’individu libéré est apeuré, et donc il cherche des substituts, donc ça va être le parti, l’État ».
Cette variable de l’influence des systèmes familiaux est cependant généralement assez peu prise en compte pour expliquer les dynamiques historiques et politiques (sur ce concept de dynamiques politiques, voir l’introduction de « Géopolitique du « Monde d'Après » : l'Asie orientale, nouveau centre du monde ? »). Pourtant, elle est en mesure de permette de mettre en lumière des hypothèses inédites, et d’une grande valeur pour prendre des décisions dans un monde qualifié unanimement de « complexe », voir « illisible » et « indéchiffrable ». Aussi, il nous semble pertinent de mettre en lumière et de prolonger, afin de participer à notre mesure aux nécessaires questionnements concernant les régimes politiques du XXIème siècle, une des nombreuses thèses qu’Emmanuel Todd proposa dans son magistral ouvrage Où en sommes-nous ? de 2017. Il s’agit du lien entre la démocratie libérale et le système familial nucléaire, et tout particulièrement « nucléaire absolu », et son prolongement logique via les hypothèses que l’anthropologue a pu formuler quant au futur de ce régime et aux dynamiques politiques qu’il perçoit pour l’Occident du XXIème siècle.
Lien entre démocratie libérale et famille nucléaire
Emmanuel Todd établit en effet un parallèle très fort entre démocratie libérale et famille nucléaire (voir « Introduction à Emmanuel Todd : Anthropologie politique et systèmes familiaux ») : ce système familial se matérialise en effet au niveau culturel par un attachement fort à l’idée de liberté et à l’individualisme politique, que supposent l’acceptation de la légitimité de la prise de décision à la majorité. L’ancrage de ce système familial, et les valeurs culturelles qui en découlent, sont pour Todd le principal facteur expliquant l’émergence et le succès de l’ancrage de la démocratie libérale chez des populations alphabétisées, qui retrouvent dans cette forme d’organisation politique les valeurs qui régissaient déjà leurs rapports familiaux. Il précise cependant qu’on peut malgré tout distinguer différente variantes et conception de ce régime dit « démo-libéral », prenant plus ou moins en compte l’idée d’égalité selon qu’il s’agisse de pays à dominante « nucléaire absolue » (Anglosphère, Pays-Bas, Danemark...) ou nucléaire égalitaire (France, Espagne, Italie...).
Aussi, le principal signe d’une acceptation rapide de la démocratie libérale serait la nucléarité du corps familial, caractérisée par ce que Todd qualifie de « lien libéral » entre les parents et les enfants : attachement modéré de l’individu au noyau familial se matérialisant par un départ précoce des enfants pour fonder leur propre foyer autonome, et aboutissant à des sociétés dans lesquelles les structures familiales se limitent au couple et à leurs jeunes enfants. L’anthropologue précise cependant que le système nucléaire absolu apparaît empiriquement bien plus efficace pour aboutir à l’émergence et la consolidation de régimes démocratiques que le système nucléaire égalitaire ; « Le principe d’égalité construit par l’histoire – la longue histoire d’une famille romaine communautaire et patrilinéaire sous la République, devenue nucléaire égalitaire sous l’Empire -, ne saurait en effet que définir une égalité abstraite entre individus. L’égalitarisme est désintégrateur du groupe. Laissé à lui-même, il engendre un monde d’individus dont aucun n’accepte la subordination à l’ensemble, l’anarchie, au sens littéral du concept. La démocratie, phénomène collectif, ne peut spontanément en sortir. Si l’on entre dans le détail de l’histoire de France, nous sommes obligés d’admettre une contribution indispensable de la périphérie souche de l’Hexagone à la naissance de la démocratie, parce que c’est cette périphérie qui a fourni au pays dans son ensemble l’idéal d’une intégration de l’individu au groupe et la possibilité d’une action collective. Un double coup d’oeil à l’Andalousie et à sa tradition anarchiste, puis à l’Italie du Sud et ses pratiques mafieuses – deux terres de famille nucléaire égalitaire - est révélateur du potentiel démocratique limité de la famille nucléaire égalitaire seule. Si l’on ajoute que ce type familial descend par filiation légitime de la domination impériale romaine, on cesse de s’étonner de ne pas le voir engendrer spontanément une organisation démocratique » (Où en sommes-nous ? ; « Chapitre 11 : La démocratie est toujours primitive »).
Dans ce contexte, les systèmes familiaux entretenant non pas un « lien libéral », mais plutôt un « lien autoritaire » entre parents et enfants, se présentaient comme plutôt hostiles à la démocratie. Il apparaîtrait ainsi que les valeurs découlant des « familles souches » (« autoritarisme inégalitaire » ; Allemagne, Japon, Corée…) ou « familles communautaires » (« autoritarisme égalitaire » ; Russie, Serbie, Chine…) ne favorisent pas vraiment les valeurs prônées par la démocratie libérales, ce qui peut expliquer les trajectoires au cours du XXème siècle de ces pays chez qui prospérèrent des idéologies politiques anti-démocratiques (communisme, fascisme...).
Cependant, on pourrait objecter que cette analyse, peut-être pertinente concernant les dynamiques du XIXème siècle et du début du XXème siècle, ne semble pas pouvoir rendre compte de la démocratisation générale de l’Europe et de l’adhésion d’un ensemble de pays, aux systèmes familiaux si différents, au même régime politique démocratique au cours de la seconde moitié du XXème siècle. La démocratisation de l’Allemagne, idéal-type du pays de famille souche attaché aux valeurs d’inégalités et d’autorité, semble par ailleurs être un parfait contre-exemple.
La réalité empirique est effectivement celle d’une diffusion généralisée de la démocratie libérale en Europe de l’ouest à partir de 1945, puis à l’Europe de l’est à partir de 1991. Comment rendre compte de ce paradoxe ? Et si cette démocratisation générale de l’Europe ne s’expliquait pas plutôt par un facteur conjoncturel et politique ?
« La démocratisation du monde comme conséquence de l’hégémonie américaine »
Todd formule ainsi l’hypothèse que c’est l’hégémonie américaine qui expliquerait la multiplication et l’universalisation de la démocratie durant les dernières décennies. La démocratisation allemande, pour poursuivre avec cet exemple européen, tiendrait ainsi en premier lieu à la défaite devant les États-Unis lors de la Seconde Guerre Mondiale et à l’influence que ces derniers ont exercé sur elle, et par extension sur le reste de l’Europe, durant la Guerre Froide.
Todd affirme en effet que la majorité des pays européens disposant soient de systèmes familiaux de tendance autoritaire (« famille souche » en Allemagne par exemple, ou « famille communautaire » qui est majoritaire en Europe de l’Est), soit sont sujettes à ce qu’il qualifie de « catholicisme zombie » (zones catholiques de déchristianisation tardive où les valeurs autoritaires du catholicisme contre-réformé restent fortes malgré la chute de la pratique religieuse, qu’il perçoit à partir de leurs résultats éducatifs et économiques spécifiques). Todd nous propose alors la démonstration suivante : « Dans notre évaluation continentale du potentiel d'autorité et d'inégalité, nous devons accorder une attention particulière aux régions catholiques zombies mais non-souches, qui constituent comme une deuxième couronne où prédominent, quoi que plus faiblement qu'en zone de famille-souche protestantes ou de coïncidence famille- souche/catholicisme zombie, un tempérament hiérarchique et une tradition d’intégration de l'individu. J'avais estimé la proportion de la zone euro dominée par la famille-souche à 46 %. Si l'on ajoute les zones catholiques zombies mais non-souches, on atteint 56 %. Allons jusqu'au bout de notre mesure de l'anti-individualisme : si l'on tient compte de l’autoritarisme des provinces et nations de tradition communautaire d'Italie centrale ou de la côte baltique, certes égalitaires mais néanmoins autoritaires, on obtient 61% » (Où en sommes-nous ? « Chapitre 17 : La métamorphose de l’Europe »).
C’est ainsi que Todd en vient à réaffirmer que l’Europe continentale n’a, de façon générale, absolument pas un « tempérament démocratique ». L’anthropologue affirme en effet de façon on ne peut plus claire que les valeurs de la démocratie libérale n’ont que peu de choses à voir avec celles franchement autoritaires contenues dans les systèmes familiaux ou religieux de la majorité des pays d’Europe continentale : « Il y a eu une époque où le pays dominant en Europe était la France, et les valeurs démocratiques françaises dominaient plutôt. Dans la mesure où le continent était de plus sécurisé par des troupes américaines, partie du système démocratique impérial américain, tout allait bien. Mais pour moi, la grande escroquerie est l’idée que l’histoire de l’Europe continentale a quelque chose à voir avec l’émergence de la démocratie » (Entretien sur Le Grand Continent, 08/01/2018). Excepté les cas spécifiques des pays aux systèmes familiaux nucléaires absolus comme l’Angleterre (et par extension toute l’anglosphère, dont les États-Unis), « lieu de naissance » de la démocratie libérale, ou la France où naquirent des conceptions démocratiques plus égalitaires, les valeurs de la démocratie ne seraient pas en accord avec les tendances culturelles profondes de l’Europe continentale. Bien que ces dernières ne soient évidemment pas figées, l’influence du régime démocratique en Europe reste courte dans le temps : la démocratie ne fut hégémonique en Europe de l’ouest qu’après 1945, et qu’après 1991 en Europe de l’est.
Cette hypothèse, bien que contestable, est proprement révolutionnaire : en recontextualisant le régime démocratique, en analysant son émergence et en mettant en avant le lien entre cette émergence et le succès de son implantation dans des pays aux systèmes familiaux nucléaire, Todd remet en cause la vision « traditionnelle » de la démocratie. La présentation de ce régime comme quasi intemporel, universel, et que tous les peuples du monde doivent nécessairement atteindre, s’en trouve réfutée. La démocratie serait avant un régime politique particulier né dans des pays particuliers que sont l’Angleterre, les États-Unis et la France du bassin parisien, et qui s’est imposé sur une Europe continentale d’un tout autre tempérament pour des raisons conjoncturelles tenant avant tout à l’influence d’une superpuissance américaine triomphante qui chercha à diffuser son modèle politique et ses valeurs.
Vers un retour de l’autoritarisme en Europe ?
Aussi, dans un contexte où l’hégémonie des États-Unis sur le monde se fait déclinante et où l’influence de ce pays sur l’Europe est de moins en moins importante, Todd émet l’hypothèse que l’on s’achemine progressivement en Europe à un retour vers des forme de régime plus conforme aux tendances culturelles profondes du continent. « Compte tenu du potentiel anthropologique et post-religieux de l’Europe continentale, il aurait été ridicule de s’imaginer qu’après le repli anglo-américain de la zone, car c’est cela qu’on vient de vivre sur le plan géopolitique, une réelle démocratie pourrait perdurer. Ce qui réémerge aujourd’hui, ce sont les traditions propres du continent européen, et elles ne sont pas propices à la démocratie libérale » (Entretien sur Le Grand Continent, 08/01/2018). Et c’est en ce sens que Todd affirme non seulement que les dynamiques en Europe sont au retour aux rapports politiques autoritaires, mais que ces rapports autoritaires et anti-démocratiques s’incarnent d’ores-et-déjà dans l’Union Européenne de Maastricht (ce qui justifie par ailleurs la volonté du Royaume-Uni, qui reste une nation imprégnée des valeurs nucléaires absolue et qui ne s’y retrouvait plus du tout, de la quitter). Todd affirmait en ce sens dans son magistral entretien sur Le Grand Continent : « J’étais parti de l’idée que les gens pensent aujourd’hui que la démocratie, ce n’est que lorsque l’on vote. Non, ce n’est pas quand on vote, c’est quand on vote et que les décisions des électeurs sont relayées et appliquées par les élites. J’ai donné l’exemple du Danemark en 1943, qui a pu tenir des élections gagnées par le parti social-démocrate ; et la Wehrmacht n’était pas du tout gênée. C’est pour moi l’archétype de l’élection à laquelle on vote sans qu’il y ait d’effets »
Référendum au Danemark sur le traité de Maastricht de 1992, référendums en France et aux Pays-Bas sur la constitution européenne de 2005, référendums en Irlande sur la ratification du traité de Nice de 2001, puis pour la ratification du traité de Lisbonne de 2008 ; impossibilité de changer de cap politique en France peu importe le résultat des élections ; retrait du contrôle de la politique monétaire ; fixation des objectifs politiques des gouvernements nationaux par des instances supranationales… Pour Todd, tous ces éléments (et bien d’autres encore) peuvent s’expliquer comme des premiers signes d’un retour progressif à de nouvelles formes de régimes politiques autoritaires sur le continent européen, et qui se manifestent en premier lieu par le fonctionnement de l’Union Européenne, au centre de laquelle se trouve l’Allemagne.
« Si vous regardez ce que sont les traditions familiales dominantes dans la zone euro, et aussi les traditions religieuses, en fait, si on inclut le catholicisme autoritaire ou ce qu’il en reste en termes de traces, ce que j’appelle catholicisme zombi. Eh bien vous vous rendez compte que les formes familiales et religieuses qui dominent la zone euro sont autoritaires. C’est-à-dire, vous allez trouver la famille souche sur tout le nord de la péninsule ibérique, vous allez trouver la famille souche dans une partie de la périphérie française, vous allez la trouver en Allemagne, vous allez la trouver en Autriche. Au centre de l’Italie, vous allez trouver des systèmes autoritaires de tradition communautaire plutôt russe. Si vous ajoutez les zones qui étaient catholiques, qui étaient les soutiens du franquisme dans tout le nord de l’Espagne, les régions catholiques du nord de l’Italie, vous allez retomber sur une explication d’un truc que nous savons tous si nous regardons l’histoire. C’est-à-dire qu’à part la France du bassin parisien, la Belgique et quelques pays scandinaves, l’Europe continentale n’est pas libérale de tempérament. Le grand mensonge de l’Union européenne, c’est de se raconter qu’elle est le lieu d’épanouissement et d’affirmation de la démocratie libérale.
Prenez l’Europe des années 30, vous partez du Portugal, Salazar. À la fin vous avez Franco. Bon, on sauve la France de Vichy, c’est un petit accident lié à la présence de la Wehrmacht. En Italie, vous avez Mussolini. En Autriche, ça devait être Dollfuss, ou quelqu’un comme ça. En Allemagne vous avez Hitler. Et à l’est, ça empire. Et puis, jusqu'au Front populaire et un peu après vous avez la tradition républicaine libérale française qui subsiste, mais qui est très minoritaire sur le continent. La vérité de l'Union européenne, c'est que c'est une zone historique d’épanouissement de cultures politiques autoritaires. Et la liberté, la démocratie libérale en Europe, c’est certes la France du bassin parisien qui a fait la révolution, c’est l’Angleterre et puis quelques pays scandinaves, la Belgique et les Pays-Bas et c’est tout ! Et donc quand vous dites que l’Europe de Bruxelles est devenue un système autoritaire, de destruction de la démocratie, que l’euro est là pour punir les populations, vous devez comprendre que ça n’est pas pour un anthropologue quelque chose d’anormal. C’est qu’il y a une certaine logique historique, c’est ce qu’on doit être si on reste dans l’Union européenne.
Et c’est pour ces raisons que je dis, alors là ça va un peu au-delà des questions de géopolitique, que notre lien avec les Anglo-Américains est essentiel, parce que nos frères en démocratie libérale, c’est eux. Et quand les Anglais disent, "On veut se tirer de l’Europe parce que c’est des bureaucrates autoritaires qui mettent en péril la souveraineté du parlement britannique qui est le début de la démocratie libérale", ils ont complètement raison ». - Emmanuel Todd, Intervention à l’université d’Automne 2018 de l’UPR.
Cette idée que formule Todd de l’importance pour la France du lien avec les anglo-saxons est un concept capital au sujet de la géopolitique qu’il appelle de ses vœux pour la France, dans un contexte de « réminiscence autoritaire » du continent européen ; il conviendra de revenir sur la pensée géopolitique d’Emmanuel Todd la prochaine fois.
Il convient cependant de se poser dès maintenant de biens sérieuses questions. Et si, finalement, la démocratisation de l’Europe n’était qu’un phénomène conjoncturel que nous avions essentialisé, qu’une « étape » dans l’histoire européenne, une page qui serait, progressivement, en train de se tourner ? Et si ces idées de « consolidation démocratique », de « marche inexorable vers la démocratie », n’étaient, en définitive, que due à une perception fausse de ce qu’était véritablement la démocratie : non pas un régime universel et appelé à se répandre dans l’ensemble du monde, mais un régime particulier adapté à un contexte spécifique, et qui put triompher et se répandre sur la planète uniquement du fait de l’hyperpuissance des États-Unis ? Et si la démocratie libérale n’était pas, plutôt qu’un régime à vocation universelle et applicable partout, un régime spécifique qui ne serait véritablement adapté qu’aux nations et aux peuples dont les valeurs reposent sur un système anthropologique très spécifique, le système familial nucléaire ?
C’est en tout cas l’idée que défend Emmanuel Todd, par ailleurs grand démocrate et admirateur des pays anglo-saxons, dont il se dit très proche culturellement pour des raisos familiales. Mais ainsi qu’il l’affirma dans son entretien sur Le Grand Continent : « Le gros de l’histoire humaine, ce n’est pas la démocratie. Il y a une vie avant et une vie après la démocratie ».
Sources :
TODD, Emmanuel. Où en sommes-nous ?, Éditions du Seuil, 2017.
SALVADORI, Pierre. « "Après la démocratie", une conversation avec Emmanuel Todd » [en ligne]. Le Grand Continent, 08/01/2018. Disponible sur : https://legrandcontinent.eu/fr/2018/01/08/il-a-une-vie-apres-la-democratie-entretien-avec-emmanuel-todd/
CHARTIER, Claire. « Emmanuel Todd : "Depuis le Covid, nous savons que le mensonge d’Etat règne en France" » [en ligne]. L’Express, 26/07/2020. Disponible sur : https://www.temoignagefiscal.com/emmanuel-todd-depuis-le-covid-nous-savons-que-le-mensonge-detat-regne-en-france/
SOUBROUILLARD, Régis. « Emmanuel Todd : "L’Europe n’est plus le monde d’une démocratie libérale égalitaire" » [en ligne]. Marianne, 25/01/2015. Disponible sur : https://www.marianne.net/politique/emmanuel-todd-leurope-nest-plus-le-monde-dune-democratie-liberale-egalitaire
LARANÉ, André. « Emmanuel Todd pour tous ; Introduction » [en ligne]. Herodote, 27/11/2018. Disponible sur : https://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1288&ID_dossier=397
LARANÉ, André. « Où en sommes-nous ? Une esquisse de l'Histoire humaine » [en ligne]. Herodote, 20/01/2020. Disponible sur : https://www.herodote.net/Une_esquisse_de_l_Histoire_humaine-article-1664.php?ID_dossier=397
YouTube. « La France va-t-elle disparaître ? Emmanuel Todd - Aurélien Enthoven - François Asselineau », Union Populaire Républicaine, 31/10/2018. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=nr_xbTXYNqY
YouTube. « Interdit d'interdire - Les Luttes des classes en France avec Emmanuel Todd », RT France, 27/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=4VzBTCM5zNw
YouTube. « La France au bord de l’implosion sociale ? », France Culture, 22/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=wB4kflH00so
YouTube. « Emmanuel Todd : Trahison des élites françaises ? [EN DIRECT] », Thinkerview, 07/11/2018. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=6adEOQR3ea4
YouTube. « Emmanuel Todd : Où en sommes-nous ? une esquisse de l'histoire humaine », Agora Des Savoirs, 08/12/2017. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=Z0TLjvmLay8
YouTube. « Emmanuel Todd et Jérôme Fourquet : "La France au XXIème siècle : archipel ou lutte des classes ?" », etbadaboum, 28/02/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=jfnh_0_i_go
YouTube. « Emmanuel Todd: les mutations de l’Occident », Mediapart, 14/09/2017. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=IaCE1iVOORY
YouTube. « Emmanuel Todd – l’Europe selon Todd (Arnaud Montebourg en bonus) », Conférence Gambetta, 14/11/2018. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=Y9cUYnEZAxA
YouTube. « Le Gros Journal de Emmanuel Todd : l’homme qui n’avait pas peur de Trump », Clique TV, 28/07/2017. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=Dypd3jFIG0Y
YouTube. « Emmanuel Todd - L'avenir de la démocratie : Émergence et déclin (2011) », etbadaboum, 30/01/2014. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=R-g3295OTmg