Le Coronavirus: ce révélateur de nos faiblesses

 
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C’était prévisible. Après des décennies passées à débattre de sujets plus futiles les uns que les autres, la crise de la COVID-19 est arrivée à bousculer nos certitudes. Si cette crise est si majeure, c’est parce qu’elle rappelle l’importance de choses, comme les frontières, auparavant jugées désuètes. Elle met aussi en lumière l’importance de travailleurs essentiels qui ne sont pas nécessairement ceux qu’on aurait crus. Également, elle permet de reprendre conscience que ce sont bel et bien les États qui ont leur destin en main et que suivre ou non le chemin tracé par les « engagements internationaux » est en fait un choix parmi d’autres pris par des politiciens. 

Si certains vont essayer d’aller contre les vents de l’histoire, comme le gouvernement canadien de Justin Trudeau le fait en rouvrant si rapidement les frontières, ce sera pour mieux se faire forcer à réaliser que le monde a changé. La pandémie de la COVID-19 permet de faire la différence entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. Si les pays asiatiques semblent avoir mieux fait face à la crise que les pays occidentaux, c’est surtout parce que les dogmes n’y sont pas les mêmes. Quand les citoyens des pays occidentaux ont, du moins en partie, pensé à leurs intérêts individuels, les citoyens des pays asiatiques se sont soumis volontiers à l’intérêt du peuple dans son ensemble afin de protéger la population. Les mouvements sociaux méprisables qui ont pu s’opposer aux quelques mesures prises dans les pays occidentaux sont représentatifs de plusieurs problèmes qui rongent les sociétés occidentales. 

J’ose à peine parler des manifestations aux États-Unis appuyées par Donald Trump qui appelait à « libérer » les États démocrates où le confinement était imposé ou maintenu. Ainsi, pour plusieurs Américains et pour leurs fidèles, l’économie et le confort personnel passeraient avant le sauvetage de vies humaines. Cette vision gagne le combat en Occident parce que l’Occident est devenu individualiste alors que les Asiatiques sont disciplinés et pensent à l’intérêt général. Cette vision individualiste gagne aussi du terrain parce que ceux en position de décider sont des gens qui aiment sortir et qui vivent mal le confinement. Gorbatchev disait que l’histoire punit ceux qui sont en retard. C’est bien le cas de ces forcenés de la mondialisation qui refusent de remettre en cause les dogmes du « tout à l’économie » malgré la situation actuelle qui est plus qu’exceptionnelle. Un jour, les historiens vont pouvoir juger de tout cela, mais je ne pense pas que les zouaves qui se mettent à calculer la valeur monétaire de la vie humaine, ou bien à expliquer que les vies des personnes âgées valent moins que les vies des plus jeunes, vont bien paraître ultimement. Si les réseaux sociaux jugent dans l’instantanéité, l’histoire juge avec des valeurs universelles qui traversent le temps. 

En terminant, comprenons bien que ce je n’ai pas l’intention de faire le procès de qui que ce soit en écrivant ce texte. Je ne suis qu’un humble observateur des évènements et le jugement final ne se fera qu’avec le temps. Je ne fais qu’écrire mon ressenti sur ces évènements troubles de notre histoire.