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L'Histoire politique de la gauche en France (4/4)

Investiture de François Hollande, dernier Président du Parti Socialiste en 2012.

La désillusion (1981-1995)

La présidence de François Mitterrand est le chant du cygne de la Gauche économique française. Porté au pouvoir par un peu moins de 52% des votes exprimés au second tour, il incarne un espoir de renouveau et de relance économique. Mais dès 1983, la politique de relance apparaît être un échec. La désillusion est grande au sein du peuple qui désavoue la politique socialiste à l’occasion des élections législatives de 1986 où le RPR et l’UDF obtiennent la majorité absolue. Préférant la cohabitation à l’affrontement institutionnel, Mitterrand renonce symboliquement à la Gauche économique. En se convertissant au libéralisme et au capitalisme, la Gauche traditionnelle abdique : c’est le triomphe de la Droite, confirmé par la chute du mur de Berlin (1989) et de l’Union soviétique (1991).

La faillite du communisme accompagne, en France, celle de la Gauche socialiste face à la Droite capitaliste, libérale et conservatrice. Les très faibles scores du PS et du PCF aux législatives de 1993 et l’élection de Jacques Chirac en 1995 consacrent ce constat, conjointement à la montée du Front National qui témoigne de l’émergence d’un affrontement idéologique au sein de la Droite entre le mondialisme et le nationalisme.

Du mondialisme à l’indigénisme (1995-2019)

Ce triomphe du libéralisme est fondamental pour comprendre la Gauche au XXIème siècle. Alors que tout le monde ou presque est libéral, la Gauche ne peut plus se définir à travers le communisme ou le socialisme. Désormais, ce n’est plus le modèle économique défendu qui définit si un groupe est de Gauche ou de Droite, mais le type de libéralisme voulu : conservateur ou progressiste. La nouvelle Gauche défend une politique progressiste, humaniste et mondialiste destinée à flatter l’individualisme du consommateur de masse. Le nationalisme, socle fondamental des États depuis toujours est combattu en cela qu’il est assimilé aux conflits meurtriers du siècle précédent.

Ainsi naissent plusieurs mouvements au sein de cette Gauche en mutation : le rapprochement idéologique de l’ancienne Gauche (PS) et de l’ancienne Droite, l’écologisme mondialiste d’Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) et l’indigénisme de la France Insoumise (FI).

Entre 1995 et 2017, le PS va continuer d’être considéré comme il l’était en 1981 alors que son discours idéologique européiste et mondialiste n’a plus aucun lien avec le socialisme français historique. Très proche de la politique menée par l’ancienne Droite incarnée par l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), la politique du PS s’inscrit dans le libéralisme social inspirée de l’Allemagne voisine. En résultent une désaffection des électeurs qui ne voient plus de différence entre la politique de l’un ou l’autre et la montée en puissance de la Droite nationaliste et de la Gauche mondialiste aujourd’hui incarnée par Emmanuel Macron et le mouvement La République En Marche (LREM) qui ont balayé les anciennes puissances en place à l’Assemblée nationale : 54% des voix en 2017 contre 5% pour le PS et 17% pour l’UMP devenue « Les Républicains » (LR). Qui plus est, le PS et LR mènent une politique de collaboration active avec LREM étant tous trois européistes, mondialistes et libéraux.

L’écologisme, né de l’information de masse et de la Révolution industrielle et numérique, est un mouvement contradictoire en cela qu’il défend un modèle responsable et précautionneux envers l’environnement naturel mais défend dans le même temps le libre-échange et la mondialisation à travers l’européisme. Incohérent d’un point de vue politique, il rassemble, plus par peur de l’avenir que par réelle argumentation, les Français les plus inquiets pour le futur de l’humanité. En revanche, il affiche une convergence idéologique avec le communisme en cela qu’il défend l’immigration de masse dans un but humaniste, servant in fine le libéralisme. Ainsi retrouve-t-on d’anciennes figures communistes dans les régions écologistes comme Daniel Cohn-Bendit.

Enfin, la gauche de la Gauche est incarnée par le mouvement socialiste de Jean-Luc Mélenchon : La France Insoumise (FI). À l’origine proche de la Gauche traditionnelle républicaine et socialiste, FI est devenu au fil des années un parti « indigéniste » et multiculturel comptant dans ses rangs des séditieux proches des mouvements néo-racistes (victimisation systématique destinée à culpabiliser le pouvoir en place et en particulier les « Blancs ») et islamistes comme Danièle Obono. Conscients que les seules « places fortes » du parti sont dans des banlieues multiculturelles, les membres de la France Insoumise n’hésitent pas à verser dans l’électoralisme indigéniste voire islamiste ; en témoigne la participation de cadres du parti à la « Marche contre l’islamophobie » de novembre 2019…

CONCLUSION

De 1789 à 2019, la Gauche a évolué. Au cours du XIXème siècle, elle se définit comme républicaniste. Régulièrement prise à son propre piège du suffrage universel qui a longtemps favorisé la Droite de part le fait du vote rural, la Gauche a triomphé en imposant la République comme seul régime politique viable en France. S’engage alors une lutte séculaire entre la nouvelle Gauche, socialiste et communiste, et la nouvelle Droite, libérale et capitaliste. De ce combat idéologique, la Gauche en sortit perdante cette fois-ci. Refusant le nationalisme historique et défendant un multiculturalisme incompatible avec la République, acceptant un mondialisme et un européisme inconditionné, la Gauche est aujourd’hui majoritaire en France. Pour autant, le phénomène mondial de retour au nationalisme incarné par le Brexit et l’élection comme Président des États-Unis de Donald Trump risque de faire pencher la balance en faveur de la Droite nationaliste et conservatrice…

Sources :

Histoire politique de la Ve République, Arnaud Teyssier (2011)

Dictionnaire critique de la Révolution française, François Furet & Mona Ozouf (2007)

La Révolution française, François Furet et Denis Richet (1965)

Histoire de la France au XXe siècle, Serge Berstein & Pierre Milza (1995)

L’immigration en France au XXe siècle, Marianne Amar & Pierre Milza (1990)

Axes et méthodes de l’histoire politique, Serge Berstein & Pierre Milza (1998)

Le Suicide français, Éric Zemmour (2014)

Destin français, Éric Zemmour (2018)