Le 15 et 22 mars se tiendront les prochaines élections municipales. Un sondage Ifop publié le 19 janvier par Le Journal du Dimanche place Anne Hidalgo en tête des intentions de vote avec 25%, suivie par Rachida Dati (19%) puis par Benjamin Griveaux (15%). Zoom sur les propositions des trois principaux candidats favoris à la Mairie de Paris.

Propositions écologiques

Anne Hidalgo souhaiterait évidemment continuer la dynamique de son premier mandat en luttant contre la voiture et en piétonnisant le centre de Paris (les quatre premiers arrondissements), faisant de Paris, comme elle le dit elle-même, une ville « 100% vélo ».

La maire sortante souhaite également rendre Paris plus vert en créant de nouveaux parcs dans le XIIème arrondissement et en plantant des arbres sur les parvis de l’hôtel de ville, de la Gare de Lyon ainsi que derrière l’Opéra Garnier. Les propriétaires parisiens sont incités à s’occuper par eux-même de leur cours d’immeuble afin de la végétaliser.

Rachida Dati, quant à elle, demande « une écologie non dogmatique, centrée sur le bien-être et la santé des Parisiens. » Pour cela, elle compte équiper les écoles, les crèches ainsi que les résidences de personnes âgées de capteurs mesurant la pollution et de purificateurs d’air. La priorité est donnée aux bois de Vincenne et de Boulogne, devenus des lieux d’insécurité : la candidate LR compte installer des caméras et des antennes de police afin de rendre ces lieux plus accessibles aux parisiens.

Pour Benjamin Griveaux, le principal problème est le fait que « la moitié des émissions liées au trafic provient de deux catégories de véhicules : les cars de tourisme et les véhicules professionnels». Il veut donc amoindrir ces cars et bannir ceux roulant au diesel. De même, le candidat LREM se dit favorable à la fin des moteurs thermiques dans Paris en 2030. Benjamin Griveaux souhaite enfin charger le premier adjoint au maire des questions environnementales pour donner à ce domaine une importance première au sein de la Mairie de Paris.

Propositions sur le logement

Afin de lutter contre la montée des loyers parisiens, Anne Hidalgo souhaite porter à 25% la part du logement social dans la capitale d’ici 2025 (contre 22,6% aujourd’hui). Une autre idée importante : celle d’une enveloppe de 20 milliards d’euros de la Mairie de Paris servant à racheter des immeubles et les transformer en habitations pour particuliers avec des loyers inférieurs de 20% au prix actuel du marché. Enfin, concernant Airbnb, seul l’Etat peut avoir un moyen de pression sur l’entreprise, la Mairie de Paris en elle-même s’avère donc impuissante.

Rachida Dati n’a pas encore développé ses propositions sur le logement, hormis le fait de ne pas vouloir créer plus de logements sociaux : "On a 200 000 logements sociaux. Mais la Mairie ne fait que du quantitatif, pas du qualitatif. Le logement social à Paris est dégradé, beaucoup d’appartements sont inoccupés, non accessibles ou non sécurisés. Restaurons d’abord tous ces logements » (interview parue dans 20 minutes).

Quant à Benjamin Griveaux, il préfère se concentrer sur les logements intermédiaires, destinés à la classe moyenne parisienne, plutôt qu’aux logements sociaux, comme il le disait lors d’une Interview à BFMTV : « On investit aujourd'hui 500 millions d'euros sur le logement social (…) Moi je prendrai une part de ces 500 millions et je la mettrai sur le logement intermédiaire. » La priorité du candidat est de garder à l’intérieur de Paris les travailleurs ainsi que les familles.

Propositions sur la santé

La proposition principale d’Anne Hidalgo concernant la santé notamment des jeunes enfants,, repose sur l’amélioration des cantines parisiennes dans le but qu’elles atteignent du 100% bio.

Rachida Dati n’a pas encore évoqué le sujet lors de ses prises de parole.

Pour Benjamin Griveaux, qui lui aussi se positionne nettement sur la santé des plus petits, il demande un examen respiratoire des enfants lors de leur entrée en maternelle, en primaire puis au collège. Il demande également à changer les systèmes d’aération des classes d’ici 2026.

Propositions sur la sécurité

Anne Hidalgo a déjà réclamé, lors de son précédent mandat, une police municipale de Paris, et souhaite passer de 3400 agents municipaux à 5000.

Rachida Dati, quant à elle, souhaite : « une véritable réorganisation de la sécurité à Paris autour d'une police nationale recentrée sur ses missions (interpellation, investigation), une police municipale armée dédiée à la délinquance du quotidien et une sécurité privée, pour surveiller les bâtiments publics et les sites sensibles ».

Enfin, Benjamin Griveaux est en accord avec Anne Hidalgo et sa demande d’une police municipale à Paris au nombre de 5000 hommes « équipés de caméras-piétons ».

En résumé, les propositions sont assez diverses, mais peu développées. Il semblerait que cette course à la Mairie de Paris repose plus sur l’image des candidats que véritablement sur leurs idées. Concernant les impôts, seule Anne Hidalgo a affirmé que, de même qu’en 2014, elle ne reverrait pas la hausse des impôts des parisiens pendant toute la durée de son mandat. Une chose est à saluer : si les propositions ne sont pas abondantes, l’importance donnée à l’écologie rappelle à quel point ce domaine est devenu fondamental en politique internationale comme en politique locale.