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Pourquoi l’Etat (dans sa forme actuelle) ne doit pas prendre part aux commémorations historiques

L’Arc de triomphe ou réside la tombe du soldat inconnu - Nsey Benajah - Unsplash

UNE MÉMOIRE SÉLECTIVE 

A l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance de l’empereur Napoléon Ier (15 août 1769), on pouvait constater un grand absent des commémorations qui eurent lieu en France et tout particulièrement en Corse : l’Etat français. C’est une tradition maintenant pour l’Etat de passer sous silence les grands faits d’armes du plus illustre des Français depuis qu’en 2005, à l’occasion du 200ème anniversaire de la victoire d’Austerlitz (si brillante qu’elle est toujours enseignée dans les écoles militaires du monde entier), le président de la République Jacques Chirac avait refusé d’impliquer l’Etat français. En revanche, l’implication était plus grande pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo (sans doute l’expression du masochisme victimaire en place depuis les années 1980…). De même, on ne peut que constater (ou déplorer) des commémorations sélectives avec, chaque année quasiment, la commémoration du Débarquement de Normandie ou de celui de Provence, comme un hommage à nos suzerains américains, de l’Appel du 18-Juin (plus pour se revendiquer du gaullisme et donc se légitimer que pour honorer les Français libres ou le Général lui-même), ou même le 11-Novembre, vantant le fédéralisme européen pour lequel les Poilus seraient morts ; anachronisme honteux.  

UNE DÉFORMATION SYSTÉMATIQUE DES ÉVÉNEMENTS AU SERVICE DU « PROGRÈS » 

Des Poilus morts pour l’Europe fédérale et l’amitié franco-allemande, une France libérée par les sauveurs américains en Normandie et par les grands-parents des actuels Syriens, Maliens, Algériens et autres Sénégalais qui peuplent désormais les banlieues et avec qui il faut désormais composer le multiculturalisme, tels sont les messages de l’Etat lors des commémorations qu’il organise depuis 1969 et le départ de l’illustre De Gaulle. Systématiquement, on avance le Napoléon esclavagiste et guerrier au lieu de défendre le Napoléon victorieux et législateur, le De Gaulle conservateur face au De Gaulle réformateur, le Louis XIV négrier en lieu et place du Louis XIV du Grand Siècle, etc… La Grande Guerre, conflit nationaliste par essence, dans lequel les Français s’étaient battus pour récupérer l’Alsace-Moselle et contre l’ennemi allemand démoniaque, est présentée comme une folie, une guerre civile entre des peuples frères qui ne demandaient qu’à s’unir. Tout est prétexte au révisionnisme et à l’appropriation historique pour défendre « le progrès », la doxa gouvernementale depuis 1969. Rien n’est plus anachronique et déformant que l’intervention de l’Etat dans les commémorations historiques.  

UN MANQUE DE PLUS EN PLUS CRUEL DE RESPECT 

Que l’Etat défende une idéologie en s’accaparant des événements historiques n’a rien de neuf : la République s’est toujours réapproprié des batailles et des faits pour se légitimer. Et s’il n’y avait qu’elle… Le plus grave aujourd’hui est surtout le manque de respect croissant de l’Etat envers les morts. Il n’y a qu’à se rappeler les commémorations de la bataille de Verdun en 2016 pour se rendre compte de cela : des enfants courant sur les 10 000 tombes de Poilus sur de la musique comme si ce lieu de mémoire et de recueillement était une cour de récréation ou une salle de spectacle, et le tout devant des chefs d’Etat amusés, un grand sourire aux lèvres…  

MOINS D’ETAT PROGRESSISTE, PLUS D’ASSOCIATIONS HISTORIQUES 

Devant ce constat, on ne peut donc que se réjouir de l’existence d’associations historiques qui s’accordent à faire vivre l’histoire de France à travers des reconstitutions et des dons. Eux, à l’inverse de l’Etat, permettent de faire connaître une histoire désormais méconnue et cachée. Même si on peut reprocher l’absence des moyens financiers de l’Etat, on ne peut que se réjouir de son absence d’autant plus lorsqu’il s’agit d’événements ou des personnages controversés…  

Sources : 

https://www.youtube.com/watch?v=RU7pVnaxCM8 

http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/il-y-a-200-ans-naissait-napoleon-pourquoi-en-parle-t-on-si-peu-20190813 

https://www.bvoltaire.fr/dimitri-casali-nimporte-quel-pays-qui-aurait-un-personnage-tel-que-napoleon-serait-fier-aujourdhui/