Covid-19 : Du Réveil de l’homme et la nation

 
Début mars 2020, le président est devant le fait accompli que le pays va traverser la première véritable crise de ce siècle, le peuple, l’économie, le politique, la nation… rien ni personne n’est préparé - AFP

Début mars 2020, le président est devant le fait accompli que le pays va traverser la première véritable crise de ce siècle, le peuple, l’économie, le politique, la nation… rien ni personne n’est préparé - AFP

 

De l’émotion générationnelle organisée à la réaction pragmatique

Depuis plusieurs mois, le COVID-19 frappe le monde d’une pandémie qui a été à même de stopper toute économie mondiale mais surtout plus intéressant, de rendre les flux et déplacements mondiaux d’une population mondialisée, rêveuse et globaliste à son statut d’être humain le plus naturel pour ne pas dire pragmatique. terminées les vacances organisées grâce à la tour opérateur et l’aide d’une compagnie low-cost à destination du tiers monde, terminé les échanges universitaires infructueux encouragés pour mixer les peuples plus que la connaissance, terminé les revendications abstraites et ridicules de nos sociétés opulentes, terminé la destruction des identités et des nations…

L’Homme a subitement été renvoyé à sa condition réelle, responsable de sa propre vie et celle de ses proches tandis que la nation s’est affirmée comme l’entité la plus large d’une communauté humaine à même d’administrer et d’endiguer la crise dans un rôle responsable pour ne pas dire naturel. La production, la construction et la science ont enfin rattrapé dans le domaine publique la comédie, le journalisme et le politique. La place n’étant plus offerte à la société du spectacle, les bouches inutiles se terrent dans leur bastion aux dorures permises par des électeurs naïfs depuis des décennies nourries de paresse et d’orgueil. Le fonctionnaire maltraité est lui sacrifié en grande pompe sur l’autel de l’amateurisme dans une tentative désespérée mais exemplaires de ce qu’il reste à sauver de la patrie.

Nous sommes au tournant d’une ère qui en France a été amorcée par la généralisation de la bourgeoisie de gauche et des libéraux de mai 68, l’Homme de la crise n’est plus antinational, il apprend malgré lui à aimer sa famille, il ne milite plus pour des principes abstraits et des causes lointaines. Il s’est retrouvé muant son idéalisme en pragmatisme, proche de sa fratrie d’une part et tourné vers son pays d’une autre.

Du mythe de l’Union Européenne et du sacrifice de la France

C’est un fait, l’Union Européenne n’existe pas, les nations européennes n’ont pas réussi à endiguer la menace pourtant imminente. Ils ont cru paradoxalement, même si cela les révulse, en leur capacité de pays dominants comme s’ils pensaient que nos ancêtres avaient bâti, protégé et étendu le vieux monde d’un simple mouvement de tête et non pas par une compréhension, une force et une volonté portée par le sang, le fer et les larmes.

Tout entière, l’Union Européenne a sacrifié ses peuples dans une impréparation mêlée à un orgueil aussi impressionnant que les premiers mois de 14. L’Europe du sud qui était déjà en crise depuis des années s’est retrouvée sacrifiée sur l’autel idéologique. La France, aussi passive que débordée rêvait d’une mystique continentale qui n’était qu’une utopie tandis que l’Allemagne plus pragmatique fermait ses frontières et se préparait à la guerre. Alors que la pandémie s’est amplifiée, les nations comme les hommes ont ainsi révélé leur véritable nature et donné une leçon de réalisme. Faut-il blâmer la Tchéquie pour avoir détourné et distribué dans ses hôpitaux 680 000 masques à destination de l’Italie ? Faut-il haïr les Etats-Unis pour faire de même à l’égard de la France en payant le prix fort ? Ce ne sont là que des réactions pourtant innées dans un monde pragmatique que nos aïeuls auraient déjà, pressenti, analysé et maitrisé.

 
« L’européisme est devenu une idéologie à l’instar de bien d’autres, sûre d’elle-même, pourvoyeuse d’abstrait & fossoyeuse des peuples. »
La salle est vide et la conférence rediffusée est intangible comme l’est actuellement la confiance en l’UE - AFP

La salle est vide et la conférence rediffusée est intangible comme l’est actuellement la confiance en l’UE - AFP

À cause d’une idéologie européiste dangereuse et castratrice lui refusant de fermer ses frontières ou d’envisager des mesures anticipatrices et drastiques, la France a mis en péril son propre peuple et signé la mort de milliers de ses compatriotes. Le président est au front malgré lui, mais il n’est pas un tigre, car le politique est aujourd’hui à l’image de son peuple, idéaliste, mal préparé et paradoxalement fossoyeur de sa propre nature. La France a mis son pied à l’étrier, mais sera-t-il pour Azincourt ou Rocroi ?