Emirats Arabes Unis - Première Puissance du Moyen-Orient 2/3

 
Photo par : KNT - Burj Khalifa, Dubai, United Arab Emirates - Unsplash

Photo par : KNT - Burj Khalifa, Dubai, United Arab Emirates - Unsplash

 

Il s’agit d’une série d’articles au nombre de trois ayant pour but de présenter les Emirats Arabes Unis de la manière la plus concise possible.

La prédominance du secteur des hydrocarbures

Rien de bien étonnant me direz vous, mais les hydrocarbures représentent toujours une part de 30% du PIB, ce qui est mieux que la période de 2017 à 2018.

Le point négatif : ce n’est pas parce que les hydrocarbures ne représentent pas une très grande valeur dans le total du PIB qu’ils sont pour autant négligeables dans les exportations du pays. C’est très simple, le pétrole brut représente à lui seul 45% des exportations du pays sans compter le gaz naturel qui vient s’ajouter à cela. Et les biens exportés après le pétrole brut et le gaz naturel sont dans cette ordre : le poisson séché, et les dattes.

Contrairement aux Emirats Arabes Unis ou au Qatar, l’Emirat est bien moins dépendant des européens dans ses exportations, mais cela est loin d’être illogique pour autant, les premiers clients des Emirats Arabes Unis sont dans cet ordre : l’Inde, l’Iran, le Japon, la Chine, Oman, puis viennent la Suisse et la Corée du Sud.

La situation économique s’améliore vous l’aurez compris, contrairement à d’autres pays comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar, mais il y a encore un long chemin avant d’obtenir cette indépendance tant convoitée de l’or noir.

Les investissements de l’Emir dans la région

Si vous étudiez régulièrement la scène asiatique vous savez à quel point la Chine prend au sérieux ses investissements dans les pays voisins, sponsorisant des lignes à haute tension, connectant les pays voisins avec des lignes à grande vitesse, électrifiant avec le Japon des régions entières, elle sait reconnaître où sont ses intérêts pour les prochaines décennies, afin de porter atteinte à la suprématie américaine dans la région, bien souvent trop occupés dans d’autres régions du monde pour comprendre le jeu joué par la Chine.

Les Emirats Arabes Unis ont parfaitement compris l’intérêt de contrôler la région dans laquelle on se trouve pour forger un théâtre politique qui lui soit favorable diplomatiquement mais aussi économiquement.

Pour commencer l’Emir n’hésite pas à dépenser sans compter dans son secteur militaire, avec près de 4.9% de son PIB dédié au secteur de la défense, afin de ne pas perdre la main face à ses voisins comme l’Iran et l’Arabie Saoudite, mais en misant bien plus dans ses relations à l’étranger, plus particulièrement avec les pays africains.

L’Emir est dans la coalition avec l’Arabie Saoudite et l’Egypte dans le blocus contre le Qatar, dont on a déjà parlé dans une vidéo sur la chaine Terra Bellum, de fait il a des adversaires politiques, économiques et militaires avec des pays comme Oman, l’Iran et la Turquie qui soutiennent le Qatar.

L’Emirat a donc fait le choix de créer ce que l’on pourrait assimiler à une mini route de la soie, la route de la soie étant le projet du siècle de la Chine qui souhaite relier son pays à l’Europe cela passe par la création de lignes à grande vitesse, de ports et d’aéroports dans une floppée de pays tout le long de cette route de la soie.

L’Emir a fait un choix similaire mais très localisé, mais surtout très politique en soutenant en priorité les pays qui s’opposent diplomatiquement au Qatar en investissant massivement à son échelle dans des infrastructures en Puntland, en Somaliland, en Erythrée, dans les Maldives, dans les Seychelles et enfin dans les Comores.

Investir dans ces pays c’est à la fois sécuriser un marché pour le futur, dans l’optique de sortir du tout pétrole et exporter pourquoi pas des biens et des services dans ces pays, mais c’est surtout reconnaître en ces différents pays côtiers de l’océan indien et de la mer rouge leur potentiel pour les prochaines décennies dans leur modernisation.

Sources :

Disparités géographiques :

Gouvernement saoudien, Département central de la statistique et de l’information, 2017

ONU, 2015

The Gulf 2000 Project, 2014

Saudi Arabian General Investment Authority, 2012

Situation économique :

General Authority for Statistics, 2019