L’écologisme, genèse d’un projet politique

 
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Depuis la fin de la Guerre Froide, la cause écologique est devenue un sujet majeur des débats politiques en Occident. Sixième extinction de masse, réchauffement climatique, dérèglement climatique, montée des eaux, phénomènes météorologiques spectaculaires, fin du monde ; il ne se passe plus une année sans que documentaires, journaux et partis politiques ne brandisse la menace d’un cataclysme. Si on ne peut pas nier le changement climatique que connaît la Terre depuis 1850, il reste difficile de déterminer un coupable tant les facteurs explicatifs sont nombreux et leurs connexions complexes ; de l’activité volcanique aux cycles naturels en passant par l’activité industrielle humaine. De ce constat, scientifiques et institutions politiques ont abandonné la science pour la divination, promettant scénarii catastrophes sur scénarii catastrophes. Sur ce fertile terreau, un mouvement politique a émergé : l’écologisme. Mondialiste, antinational, féministe, antiraciste, progressiste, l’écologisme tend à imposer une vision biaisée de la réalité climatique et sociale. Pourtant, lorsqu’on s’intéresse à son histoire, il ne fait aucun doute que l’écologisme est le communisme du XXIème siècle…

Jusqu’aux années 1990 et la chute du communisme, l’écologie était restée un sujet de préoccupation mineur au sein des sociétés et nations occidentales. La biologie et le naturalisme développé au cours du XVIIIème siècle s’en étaient tenus à une conception scientifique descriptive – s’attardant bien plus sur les faits que sur les hypothèses. Les théories évolutives du siècle suivant ont introduit des concepts spéculatifs propres à l’explication des phénomènes et surtout à la genèse des faits. À l’instar de l’astronomie, la biologie et l’écologie naissante sont d’abord descriptives avant de devenir explicatives au fur et à mesure des avancées techniques. Au XXème siècle, la Révolution industrielle et le déclin du christianisme amènent à repenser nombre de considérations métaphysiques. La « mort de Dieu » – en des termes nietzschéen – constitue dès lors une nouvelle « blessure narcissique » après Copernic (l’Homme n’est plus au centre de l’univers) et Darwin (l’Homme est un animal). C’est ainsi que l’écologisme fait son apparition progressive dans la sphère politique et médiatique.

« À l’instar de l’astronomie, la biologie et l’écologie naissante sont d’abord descriptives avant de devenir explicatives au fur et à mesure des avancées techniques »

Historiquement, l’écologisme est un concept politique issu de la Droite réactionnaire et passéiste. En Europe, elle caractérise les milieux religieux et plutôt nobles. En France, elle s’inscrit dans le mouvement légitimiste qui milite pour le retour à la monarchie d’Ancien Régime. L’écologisme s’associe au pastoralisme ainsi qu’au bucolisme, présentant le monde paysan et agricole comme moralement et économiquement plus sain. En réalité, elle trahit la volonté des élites dépassées de recouvrer leur domination sur le peuple dans un contexte de destruction des tissus sociaux liée à la Révolution industrielle. Dernier ersatz d’écologiste effectivement au pouvoir, le Maréchal Pétain qui promeut le « retour à la Terre qui ne ment point » au travers de son régime de Vichy. Outre-Manche, plusieurs romans dont le célèbre Seigneur des anneaux de Tolkien promeut une vision bucolique et archaïque mise en scène à travers le peuple des bons Hobbits.

« Vous vous rappelez la Comté, M. Frodon ? Ce sera bientôt le printemps. Et les vergers seront en fleur. Et les petits oiseaux feront leur nid dans les coudriers. Et on sèmera l’orge du sud dans les champs des Basses-Terres. Et on mangera les premières fraises à la crème »
— Le Seigneur des anneaux : le retour du roi (2003)

C’est finalement aux États-Unis que l’écologisme va basculer de la Droite vers la Gauche avec la fondation du Parti vert américain en 1996. Issu de la branche gauchiste du Parti démocrate, il promeut la décentralisation, la non-violence, la justice sociale, le féminisme et la gouvernance mondiale afin de mettre un terme au modèle d’État-nation westphalien – ainsi en vigueur depuis plus de trois siècles. Mais le mouvement politique américain n’est pas autochtone et s’inspire grandement des Verts allemands dont les principaux combats étaient le pacifisme, d’inspiration hippie. C’est de ce mouvement continuel entre Bonn (puis Berlin) et Washington que l’écologie politique va s’imposer dans le paysage occidental. Mais les idées ont du mal à séduire une population durement touchée par le chômage de masse et le terrorisme islamique. C’est ainsi que plusieurs personnalités (Al Gore par exemple), elles-mêmes à la tête de groupes médiatiques, vont propager différents documentaires et discours destinés à provoquer une « prise de conscience écologique ». Quoi de mieux pour cela que de brandir l’étendard de la peur ?

« D’ici dix ans, les neiges du Kilimandjaro n’existeront plus.

Manhattan sera sous les eaux.

Les océans vont monter.

Les climatosceptiques auront disparus dans 10 ans. »
— Grand prophète Al Gore, 2006

Sources :

https://www.liberation.fr/france/2011/02/15/le-vieux-fond-de-la-terre-qui-ne-ment-pas_714989

Le Seigneur des anneaux, John Tolkien (1955)

Une vérité qui dérange, Al Gore (2006)