Le trop-plein de débat, un brouillard aux vrais idées ?

 
Cyril Hanouna, animateur de débats stériles et polémiques - Aurelien FAIDY/AutoFocus-prod/C8

Cyril Hanouna, animateur de débats stériles et polémiques - Aurelien FAIDY/AutoFocus-prod/C8

 

Un débat c’est quoi ?

Du verbe débattre, le débat a pour vocation de dépêtrer d’un sujet, une réponse/solution commune entre interlocuteurs.

En effet, le débat doit vulgairement opposé deux personnes (au moins) se présentant avec des opinions différentes voire divergentes.


Le diktat de l’opinion

On ne sait depuis combien de temps le diktat de l’opinion se cultive en société, même à l’école on l’enseigne et on encourage la création d’opinion. Or l’opinion est périssable mais la réflexion est reproductible, flexible et adaptable.

Les débats ont, aujourd’hui, trop pris la veine des dialogues de sourd. Pourquoi ? Simplement parce qu’aujourd’hui la communication se résume à cette leçon :

«  Tout le monde pense que la première tâche de la communication est de répondre alors qu’il faut d’abord écouter. »


Je ne sais pas et je m’en fiche

« Je ne sais pas » est considéré comme la pire réponse à une question. La société veut que tout citoyen est réponse à tout. Or, quand bien même l’individu serait intelligent, l’ignorance croît avec l’intelligence. Je m’explique ; plus on découvre et plus on apprend, plus on comprend qu’on ne sait pas grand chose…

Une citation bien connue rapporte que :

« Il n’y a vraiment que les hommes forts qui savent que ce qu’ils font n’a aucune importance ».

Ainsi il faut accepter qu’un emportement passager dans un débat est un passe-temps énergivore et improductif pour soi-même. Mais dès lors qu’on fait preuve d’écoute active (sujet à la mode), on apprend des autres et de soi-même plutôt que de vouloir imposer inutilement à autrui.

Top débats chronophage

Le débat est devenu une des pompes à fric de la télévision, on en voit partout. On met à profit le mauvais côté de l’Homme en employant des titres accrocheurs. Format inaudible, participants braqués, et idées fixes, voilà l’équation formulé pour attiser l’affrontement. La télé-réalité est souvent décrié pour ses clashs et autres « débilités », est-ce qu’on s’en écarte vraiment avec les débats d’aujourd’hui ?

Afin de vous faire gagner du temps, voici des exemples de sujet à éviter :

- Faut-il légaliser le cannabis ?

- L’amour sans sexe, ça existe ?

- Le naturisme

A première vue, les sujets pourraient paraître « divertissant » mais comme avec le chocolat pour la dépression, il faut conscientiser que nous le faisons par plaisir. Ainsi le cerveau parvient à le concevoir et ne se laisse pas imbiber par ce divertissement polluant. Bien sûr, le mieux est de ne pas y perdre son temps et de l’investir plutôt dans la réalisation de ses propres projets.

Dans la même veine, nous avons les débats stériles. Ils pourraient être pertinents, mais l’outrance des débatteurs et l’hystérie des réactions font les symptômes des oreilles sourdes. Parmi ces débats nous retrouvons :

- Faut-il stopper l’immigration ?

- Bouchers VS Vegans (versus renvoie déjà un esprit de confrontation plus que de leçons à retirer)

- La PMA et la GPA

- Le mariage pour tous

- Les religions

Lorsqu’on se pose une question, il est de principe de se demander s’il on est concerné et s’il on a un pouvoir de décision à faire valoir. Sinon, alors on la dégage de notre esprit, qui est déjà assez pollué par des problèmes personnels pour qu’on n’en ait pas à en rajouter. Cet état d’esprit est particulièrement développé dans le stoïcisme.

Enfin, la troisième sorte de débat à éviter sont les débats où une seule et unique réponse est admise et où tout opposant serait vu comme un enfant de Satan. Parmi ceux-ci nous retrouvons :

- L’écologie

- Le harcèlement scolaire

- Pour ou contre le porno / la prostitution ?

- Le racisme

- Le féminisme

Pour résoudre un problème victime-agresseur on ne peut se contenter de, seulement, comprendre les victimes. Sinon on manque la moitié du schéma de pensée de la situation et du contexte. C’est un long travail intérieur qui demande sagesse, compassion et tolérance.


Leçon

En conclusion, offrez-vous du temps et ne le perdez plus à suivre des affrontements anxiogènes. Nous terminerons cet article par deux adages rapportés par Steve Abdel Karim :

«  Trop d’analyse paralyse. »
«  Tout ce qui te coûte ta paix intérieur… vaut beaucoup trop cher. »


Sources :

7 techniques d’auto-défense intellectuelle, Steve Abdel Karim - YouTube

Débattons moins, Victor Ferry - YouTube