L’exportation : poumon gauche de l’économie nippone
Ce deuxième pan de l’économie du Japon s’intègre parfaitement avec le premier. En effet, être dominant dans le secteur technologique est une bonne chose, mais pouvoir exporter ses produits permet d’obtenir de nombreux débouchés et ainsi, assurer davantage son hégémonie.
Exporter : un choix rationnel dicté par deux contraintes
L’exportation de bien et de service à augmentée de 66 % entre 1960 et 2017. Ce chiffre impressionnant s’explique par le passé du pays et sa géographie.
Depuis toujours le Japon s’est refermé sur lui-même. Outre les influences chinoises, coréennes ou encore de d’autres voisins proches, le pays s’est refusé à l’ouverture. Cet univers clos trouve son origine dans l’histoire nippone. Pendant un peu plus de deux siècles, entre 1641 et 1853, la politique du Sakoku (鎖国, littéralement « fermeture du pays ») est mise en place. Les étrangers ne peuvent commercer avec le pays qu’à travers un unique port, et tous les échanges sont contrôlés. Au-delà de la volonté initiale de préserver ses habitants, notamment du prosélytisme européen, le pays accumule un retard considérable sur les autres empires. Échanges et avancées technologiques semblent déjà être liés.
Mais la véritable raison de cette culture de l’exportation est dû à la géographie du pays. Son caractère insulaire limite ses possibilités. Si le pays est entré en guerre contre la Corée et la Chine au début du XXème siècle, c’est principalement pour des raisons alimentaires. La Corée, en devenant pendant plusieurs années le grenier du Japon en est l’exemple parfait. Suite à la défaite de la Seconde Guerre Mondiale, le pays ne peut plus se permettre d’avoir une politique extérieure agressive. Comme vu dans notre précédente série sur le Japon, l’économie de guerre nippone se transforme en économie de marché. Compte tenu de la taille restreinte de l’archipel pour une population aussi élevée, les ressources naturelles sont peu abondantes. Ce qui signifie que le Japon doit compter sur les pays étrangers afin de combler la demande pour divers types de matériaux ou biens de consommation. La nourriture, les combustibles et les matières premières sont les principales importations du Japon et sont essentielles au bon fonctionnement de l’économie, principalement pour le secteur manufacturier.
C’est ce secteur qui a permis au pays de s’exporter massivement après la Seconde Guerre Mondiale. Le Japon est un chef de file dans la production automobile ainsi que dans les produits électroniques, et il est un exportateur important de véhicules maritimes et de machineries. En misant sur la fabrication de produits de qualité, et en entretenant des stratégies d’exportations parfois agressives, qui permettent au volume des exportations de dominer les importations par l’accès restreint au marché japonais de plusieurs types de produits provenant de l’étranger, les Japonais se sont assurés que leur balance commerciale soit toujours positive.
Cette capacité à favoriser la prospérité nationale permet au pays de garder la main sur son marché intérieur, tout en partant à la conquête de celui des autres pays. Pour cela une union de tous les acteurs du marché japonais est nécessaire, mais le pays semble atteindre petit à petit ses limites. Dans le troisième article nous analyserons les deux limites principalement à la croissance japonaise.
Sources :
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/JPN/fr/NE.EXP.GNFS.ZS.html
https://www.vivrelejapon.com/a-savoir/histoire-du-japon/epoque-edo
https://www.histoire-et-civilisations.com/ere-meiji-japon-souvre-monde/