Course à la chefferie conservatrice 2020 (Canada)

 
Erin O’Toole et Peter McKay

Erin O’Toole et Peter McKay

 

Article écrit par Louis-Martin M.

Avant de parler de la course à la chefferie, j’aimerais vous parler de l’identité du parti conservateur du Canada (PCC) ainsi qu’un peu d’histoire. Le PCC a été fondé en décembre 2003 par la fusion entre le parti progressiste-conservateur (parti conservateur historique du Canada qui a existé de 1867 jusqu’en 2003) et l’Alliance canadienne (un parti conservateur Blue Tory). Le PCC de nos jours est un parti qui s’aligne sur les doctrines américaines sur énormément de plan comme par exemple la défense, la politique énergétique, libre-échange à outrance etc… Ce positionnement est en parti dû au fait que le PCC est très populaire dans l’Ouest du Canada (enfin surtout en Alberta et en Saskatchewan) qui sont des provinces fortes pour l’économie canadienne avec notamment avec les gaz naturels qu’elles produisent. Ces provinces ont également des sociétés très américanisés, un Albertain serait plus dépaysé en allant faire un séjour au Québec plutôt qu’au Texas.

Le Comité organisateur de l’élection du Chef (COEC) a confirmé la liste finale des demandeurs autorisés pour la course à la chefferie de 2020 qui se déroulera le 27 juin 2020. Suite à la démission du poste par Andrew Scheer après ‘’la défaite’’ des élections fédérales 2019, causé par les accusations des conservateurs comme quoi Scheer ternissait l’image du parti avec ses idées traditionalistes, pro-vie etc… Toutes les idées qui dérivent trop de la bien-pensance nihiliste pour la faire courte. Je mets défaite entre guillemets parce que les conservateurs ont pu gagner des sièges et créé un gouvernement libéral minoritaire, ce qui n’est pas mal contre un adversaire comme Justin Trudeau qui a une image jeune et dynamique dans les plus grandes villes canadiennes et chez les 14-35 ans apolitiques.

Alors voici la liste des candidats avec un aperçu de leurs programmes :

Peter McKay

Le candidat le plus médiatisé pour l’instant et pour cause : dernier chef du parti progressiste-conservateur, co-fondateur du parti, ex-ministre de la défense, de la justice, des Affaires étrangères et ancien procureur général du Canada. McKay promet une meilleure politique intérieure en termes de sécurité, renforcer les liens avec l’OTAN et garanti une meilleure place pour le Canada sur la scène internationale. S’il est élu, il promet une nouvelle élection fédérale d’ici octobre 2020 pour tenter de faire un gouvernement minoritaire (ou par miracle majoritaire) conservateur. Cependant, le niveau de maitrise du français par McKay est plutôt mauvais. Tellement médiocre que même avec des télésouffleurs il en ait incapable. Avoir un bon français est un excellent outil pour séduire le peuple québécois lors d’élection, alors c’est un pari risqué. McKay veut interdire à Huawei de développer la 5G au Canada car selon lui le gouvernement se servirait de celle-ci pour violer la vie privée des canadiens. Ce qui ne serait pas étonnant vu l’état de la diplomatie Sino-Canadienne avec le cas de la Vice-présidente de Huawei Meng Wanzhou maintenant sous liberté conditionnelle. Ce qui est de la défense, McKay veut augmenter les dépenses militaires et de la défense et fixer le budget à 2% du PIB établis par l’OTAN, promesse qui devait être tenu par tous les membres de l’OTAN mais que le gouvernement Trudeau à seulement augmenter de 0,3% pour une période de 10 ans.

Erin O’Toole

Ex sous-lieutenant de l’aviation royale canadienne, ex ministre des anciens combattants et ex pilote de CH-124 se présente pour la seconde fois à la course à la chefferie conservatrice après être arrivé en troisième position en 2017. Étant né à Montréal, le français d’O’Toole est un peu mieux que celui de McKay même si la prononciation reste à désirer. O’Toole se dit être « un vrai bleu » que ce soit pour une politique économique Blue Tory, ainsi que pour démontrer sa lucidité face à la menace qu’est la gauche radicale et le politiquement correct qui s’immiscent dans les institutions canadiennes. Pour ce qui est du pétrole canadien, O’Toole veut en agrandir l’export et construire plus de pipelines. Le projet de pipelines traversant le Québec qui avait été catégoriquement refusé par le gouvernement du Québec du fait du manque de bénéfice qu’en aurait tiré le Québec devrait revenir sur la table des négociations avec la Canadian Prosperity Pipelines Corporation. La création d’une coalition des métiers de l’énergie pour unir toutes les entreprises énergétiques et les subventionner est au programme. O’Toole a pour ambition de couper le financement public de CBC News de 50%. CBC News est la chaîne télévisée d’info en continu de Radio-Canada connue pour ses positions libérale et ses documentaires sur les personnes « racisé.e.s » oppressés. Le candidat souhaite alors privatiser complètement cette chaîne pour la rendre un tout petit peu plus conservatrice, même si son argument principal est que les canadiens ont autres choses à regarder et ont des centaines d’autres chaînes. Erin souhaite crée le “CANZUK deal”, une entente Canada-Australie-N. Zélande-Royaume-Uni qui vise à faciliter l’échange de capitaux, l’union des forces pour la défense et une liberté de vivre, étudier et travailler dans les pays membres de l’entente sous les domaines d’ouvrage dont chacun des états a besoin. En fait, c’est une entente qui est déjà appliquer par le Commonwealth mais seulement avec les pays les plus développés de celui-ci. Enfin, O’Toole veut alléger la législation des armes à feu pour « laisser les détenteurs légaux et viser les bonnes personnes » (sans mauvais jeu de mot) il entend par-là les gangs armés.

 

Sources :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1038386/canada-budget-defense-augmentation-nouvelle-politique-investissement

https://petermackay.ca/fr-CA/

https://erinotoole.ca/

https://chefferie-pcc2020.ca/candidats/

https://www.tvanouvelles.ca/2020/01/26/deux-telesouffleurs-devant-lui-pour-parler-en-francais

Un Vrai Bleu | Erin O'Toole : https://www.youtube.com/watch?v=O5hXSydI2e4