Du Congo belge à la République Démocratique du Congo (2/4)

 
Bateau à vapeur dans l’Etat Libre du Congo en 1899

Bateau à vapeur dans l’Etat Libre du Congo en 1899

 

Le libéralisme Léopoldien

De 1885 à 1891, le Congo étant la propriété privée du roi, il utilisa les différentes chartes commerciales pour l’exploitation des ressources et le développement des infrastructures du pays. Il y fit donc régner un grand libéralisme économique encourageant grandement l’afflux de capitaux privés. Par la suite, en 1892, l’état Belge s’y intéresse plus fortement et la politique libérale se transforme en politique interventionniste de développement rapide de la colonie par l’état Belge.

Le roi Léopold II ayant décidé en 1889 de concéder à la Belgique sa propriété privée qu’était le Congo, cela motiva le gouvernement à y investir. La question que l’on pourrait se poser est la suivante : pourquoi le roi n’a pas cédé directement le Congo à la Belgique ? Il voulait en réalité protéger le développement de la colonie en restant seul maitre de celle-ci durant la première phase de lancement en s’assurant que le Congo soit rentable. Son objectif était donc de ne pas offrir un cadeau empoisonné à la Belgique ce qui risquerait à terme de faire échouer son plan global de développement de la colonie tout en ruinant les finances Belges.

L’annexion par la Belgique

C’est donc en 1908, un an avant la mort de Léopold II que la Belgique s’annexe le Congo. L’administration de l’ex-état indépendant du Congo devint donc Belge. Cette administration essaya de faire oublier les différents actes violents commis sur la population indigène. Elle instaura une loi prescrivant que « Nul ne peut être contraint de travailler pour le compte et au profit de sociétés ou de particuliers ». Elle développa d’autres formes d’agriculture comme le coton, l’huile de palme et d’autres cultures se prêtant au climat local. À la fin de la première guerre mondiale, le Rwanda et le Burundi, anciennes colonies allemandes sont récupérées par la Belgique qui les rattachent au Congo Belge.

Néanmoins ces principes ne sont pas totalement mis en œuvre, l’administration coloniale recrute des travailleurs forcés afin de les faire travailler dans les plantations. En 1926 une circonscription générale est imposée et 44 000 travailleurs sont importés de pays voisins. Leurs rémunérations sont très faibles et beaucoup meurent épuisés par le travail et par des maladies. Lors du crash de Wall Street de 1929, la diminution de la demande permet à beaucoup de travailleurs d’échapper au travail forcé. En 1933 il est limité à 60 jours afin d’éviter un trop grand dépeuplement de certaines régions.

L’éducation

La Belgique, contrairement au roi, considéra l’importance d’un développement culturel et spirituel des indigènes. À cette fin, elle encouragea des missions chrétiennes privées sur le territoire. Un grand nombre de missionnaires s’y rendirent afin de convertir et éduquer la population. Ils firent appel aux dons et autres subventions afin de financer leurs activités. Leur objectif était énoncé comme tel : « toucher la personnalité intime de l'indigène, transformer sa mentalité et le rallier dans son for intérieur à l'ordre social nouveau ».

Le développement de l’éducation s’avère efficace, surtout après la seconde guerre mondiale. Le taux de scolarisation des jeunes de 6 à 14 ans passe de 12% en 1940 à 37% en 1954, ce qui place le Congo, en 1954 au niveau de l’Italie. En 1950, 42% de la population est alphabétisé, ce qui fait du Congo Belge le pays le plus alphabétisé d’Afrique. En 2015 le taux d’alphabétisation est de 77,3%, ce qui, en comparaison avec des pays comme le Gabon (83,2%) est relativement faible au vu de son niveau antérieur. L’enseignement secondaire pour les noirs y est également développé, en comparaison avec le Cameroun, en 1960, le Congo Belge comptabilisait 37 388 élèves contre 7000 au Cameroun.

Pour ce qui est de la langue, le français y est massivement enseigné, étant donné la faible utilisation du néerlandais par les élites Belges, seules quelques écoles néerlandaises subsistent. La Belgique, dominée par les francophones depuis sa création ne prône pas l’apprentissage du néerlandais au Congolais. Le français au 17ème siècle fut, dans les régions qui formèrent plus tard la Belgique comme dans la plupart des grandes villes Européennes la langue la plus parlée par les élites. Cette omniprésence de l’usage du français dans l’aristocratie comme dans la bourgeoisie fut un facteur de l’importance du français sur tout le territoire belge, en Flandre comme en Wallonie. Les langues indigènes y ont également une grande place. En primaire, les enfants ne sont pas francisés de force mais cette pratique va malheureusement favoriser un enfermement culturel de ceux-ci.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Congo_belge

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo

https://fr.wikipedia.org/wiki/Za%C3%AFre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mobutu_Sese_Seko

« Une philosophie de l’éducation au Zaïre pourquoi faire ? » Radja bin Saidi, Wenda-Tshitalu Tshilumba et Kavira Kyamakya

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.malung__mperakpanabi_p&part=200906

Le monde en cartes : https://www.youtube.com/watch?v=C5dioc092T0&t=1s

Télécrayon : https://www.youtube.com/watch?v=Ocufg7vZcXc&t=1s

Friends of the Congo : https://www.youtube.com/watch?v=NMtgHzXZnIg

La vie au Congo : https://www.youtube.com/watch?v=c0l0K6efMpc&t=1s

« La réforme du secteur minier en République démocratique du Congo : enjeux de gouvernance et perspectives de reconstruction » De Marie Mazalto