La surabondance d’information, un tsunami de médiocrité ?
La communication à outrance ou comment éradiquer l’écoute
A l’âge d’or d’internet et des Smartphones, la communication a profondément bouleversé les rapports humains. Cette communication est désormais instantanée avec des canaux tels que les informations en continue (BFMTV), les vidéos en direct sur les réseaux sociaux (Instagram), les commentaires spontanés (Twitter), tout est devenu un moyen d’expression.
Pour reprendre la question de Dominique Wolton à ce sujet : « si tout le monde s’exprime, alors qui écoute ? ».
La surabondance d’information nous a cloitré dans nos canapés et a créé chez nous la supposée angoisse de louper THE information de la journée. Ou au contraire, elle a entretenu chez nous, la capacité à nous déconnecter de ce que l’on écoutait au quotidien. Une fois rendu immobile et sourd, c’est alors que nos esprits se mortifient et que notre réflexion part en syncope.
Il est venu le temps de faire un choix et de reprendre en main notre éducation et notre formation ainsi que de sélectionner ce qui a le mérite d’être entendu. Replaçons-nous dans le contexte, comment le cerveau procède-t-il pour l’apprendre ?
La hiérarchie de l’apprentissage
Avant tout, il faut se réapproprier le processus d’apprentissage de notre cerveau. Voici les cinq étapes qui le déterminent :
1. l’information (débutant)
2. la connaissance (amateur)
3. le savoir (adepte)
4. le savoir-faire (pratiquant)
5. le savoir-dire (expert)
On passe d’une étape à la suivante à la façon d’un entonnoir. L’accumulation d’information fait émerger une connaissance, l’accumulation de connaissance fait émerger un savoir et ainsi de suite.
C’est par cette méthode que l’on doit régir nos canaux d’écoute. Résumons cette leçon par le fait qu’il faille : « choisir l’information et non la subir ».
Nous devons rester maître de ce qui rentre dans notre cerveau et prendre l’attention minutieuse de ne pas nous laisser infecter par toutes les informations instantanées qu’on nous sert pour argent comptant.
Se protéger intellectuellement
Les fakes news sont devenus de plus en plus populaires avec le temps. Ainsi, chaque citoyen doit apprendre à protéger son bagage intellectuel en interrogeant les informations qu’on lui sert. Les questions à se poser peuvent être du type :
- Quelles sont les sources de cette information ?
- Qu’en disent les autres médias (contre-opinion ou idéologie différente) ?
- Que signifient ces pourcentages ? Sur quelle population a été réalisée l’étude ? (ex : on peut prédire à 100 % une victoire de Mélenchon aux présidentielles si les interrogés ont tous leur carte Insoumis, et donc se tromper radicalement dans les prévisions)
- Existe-t-il des fins politiques à ce que cette information soit diffusée ? (ex : Leroy Merlin et Castorama qui incitent leurs salariés à manifester pour travailler le dimanche, autrement dit ce qu’on appelle la stratégie d’influence)
Stopper la médiocrité intellectuelle
Médiocre est un terme qui désigne quelque chose sans saveur ni goût particulier, il est composé de ce que tout le monde possède déjà et de ce que tout le monde connait déjà. Voici le moment pour faire écho à une citation que j’aime bien : « ce que tout le monde sait ne vaut pas la peine d’être su ». Arrêtez donc de perdre votre temps ankylosé devant votre télé et accroché aux informations que tout le monde gobent aveuglément. Considérez plutôt votre entourage comme un JT, ils vous résumeront tout ce qu’il s’est passé dans les journaux et en plus de cela, ça ne vous aura pas coûté la moindre minute.
Les préconisations sont simples : lisez, expérimentez, osez vous cultiver sur des sujets insolites, intrigants ou que vous jugez vous-même intéressant. Participez à votre éducation, piochez ce qui vous stimule, confrontez les idées, cultivez imagination et créativité, soyez ouvert d’esprit et curieux. Soyez l’acteur de votre intelligence et non le réservoir du gavage médiatique.
Sources :
7 techniques d’auto-défense intellectuelle, Steve Abdel Karim - YouTube
Réfléchir vite et bien, Edward de Bono