Les six plus importantes controverses impliquant l’Union Européenne

 
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Si on parle très souvent des bons côtés de l’Union Européenne dans nos médias officiels, les actions plus controversées qui ont été faites par les institutions européennes sont souvent passées sous silence. Or, afin de mieux comprendre le présent, nous devons connaître le passé récent. Ce classement n’a pas pour but de faire mal paraître l’Union Européenne, mais plutôt de remettre en question certaines méthodes et actions passées. Sans plus tarder, voici les six éléments les plus controversés de la politique de l’Union Européenne.

La Françafrique

Si l’Union Européenne n’est pas directement responsable de la politique française envers ses anciennes colonies, elle y appose clairement son consentement tacite. En effet, le régime de la Françafrique est responsable du maintien au pouvoir de plusieurs régimes dictatoriaux, notamment celui de Mobutu au Zaïre ou celui de Bokassa 1er en Empire Centrafricain. La Françafrique est aussi responsable, jusqu’à un certain point, d’une exploitation pas toujours honnête des ressources de l’Afrique. N’omettons pas de mentionner les nombreux coups d’État en Afrique réalisés le plus souvent avec l’appui stratégique de la République Française. Comme je l’explique, si l’UE n’est pas directement responsable de la politique étrangère de ses membres, elle n’a jamais clairement condamné la politique extérieure française en Afrique, entre autres par intérêt, la France étant le principal concurrent de la Chine en Afrique.

La Thérapie de choc en Europe de l’Est

Après la chute des différents régimes communistes dans ce qui formait autrefois le Bloc de l’Est, des gouvernements pro-Occidentaux ont pris le pouvoir et ont privatisé l’immense majorité des sociétés d’État des pays concernés. L’exemple le plus célèbre est celui de la Treuhand allemande, qui fut chargée de privatiser les biens de l’Ex-République Démocratique Allemande. Cette Treuhand est devenue tristement célèbre pour l’assassinat de son directeur par la Fraction Armée Rouge et, surtout, pour avoir causé des millions de pertes d’emplois. Après avoir promis la prospérité aux pays d’Europe de l’Est s’ils adoptaient le capitalisme, ces pays ont dû passer avant par une thérapie de choc très douloureuse.

Le renversement du régime de Kadhafi en Libye

En 2011, les printemps arabes faisaient rage. En Tunisie ou en Égypte, la révolution aboutit rapidement dans chaque cas à la chute des pouvoirs en place. En Syrie et au Yémen, la révolution déboucha sur une guerre civile. La Libye, dirigée depuis 1970 par le régime panarabiste, panafricaniste et socialiste de Mouammar Kadhafi, ne fit pas exception dans cette période trouble. Alors que les pays occidentaux ne sont que très peu intervenus dans les autres pays impliqués, ils sont intervenus rapidement en Libye afin de sauver Benghazi, la capitale des insurgés, contre le massacre annoncé par le dictateur Kadhafi qui menaçait de la détruire « rue par rue ». Léger problème; là ou l’intervention de l’OTAN décidée sous l’impulsion de la France de Nicolas Sarkozy promettait de strictement empêcher le massacre des civils, elle aboutit en octobre 2011 à la prise de la capitale par les rebelles et au renversement du régime. Je ne ferai pas un résumé de tout ce qui s’est passé depuis, mais je me contenterai de rappeler que la guerre civile est encore en cours.

La négation des référendums en France, aux Pays-Bas et en Irlande

Quand, dans la continuité de Maastricht, les dirigeants de l’Union Européenne promettaient de doter celle-ci d’une Constitution, ils prévoyaient que l’enthousiasme populaire serait total. Ainsi, pour pérenniser cette Constitution européenne, les dirigeants français et néerlandais décident d’avoir recours au référendum. Après des campagnes pour le «oui» plutôt décevantes malgré leurs ambitions, l’option du «non» remporta les deux référendums. Au lieu d’accepter le verdict référendaire et de passer à autre chose, les dirigeants européens de l’époque ont décidé de reformuler la Constitution européenne pour en faire le Traité de Lisbonne, lequel sera ratifié sans recours au référendum, sauf en Irlande. Or, quand le peuple irlandais a refusé le traité, les dirigeants européens ont refait le référendum un an plus tard pour mieux le gagner. De telles violations répétées de la démocratie ne peuvent que ternir l’image de l’Union Européenne.

L’ouverture des frontières de 2015

À la suite des printemps arabes, qui débouchèrent notamment sur la déstabilisation de la Libye et de sa côte vers la Méditerranée et sur la guerre civile syrienne, une crise migratoire sans précédent eut lieu en Europe. En effet, comment gérer l’afflux de réfugiés alors que le sujet demeure sensible dans des pays attachés à leur culture et dans des électorats sensibles aux argumentaires plus conservateurs? L’Allemagne d’Angela Merkel a pris la décision d’en accueillir pas moins d’un million et d’imposer au reste de l’Europe d’accueillir une part importante de migrants. Cette décision a bel et bien eu l’effet d’une bombe. Partout en Europe, aidés aussi par la vague de terrorisme qui déferlait alors sur la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, les partis populistes se mirent à prendre de plus en plus d’expansion au point d’être impliqués dans des coalitions gouvernementales comme en Autriche ou en Italie. Souvent, les partis de droite plus traditionnels se sont fait tenter par cette tendance sans toutefois rejoindre les argumentaires radicaux de l’extrême droite. Signe que l’ouverture à outrance n’a pas fait bouger la fenêtre d’Overton dans un sens souhaité par la chancelière allemande?

L’austérité imposée à la Grèce

Le cas de la Grèce représente une tragédie géopolitique. Une crise économique dont la classe dirigeante est responsable et dont le peuple a payé la facture, et pas qu’un peu. La mentalité de Merkel dans la gestion de cette crise est assez régressive. Selon elle, puisque les Grecs ont le droit de vote, ils sont libres. Alors, on peut leur imposer l’austérité, car ils ne vivent pas en dictature et disposent de l’essentiel malgré les privations. Encore une fois, malgré les verdicts électoraux répétés du peuple grec pour refuser l’austérité et tenir tête à Berlin (pardon; j’ai mal épelé Bruxelles), les dirigeants européens ont refusé tout compromis et ont mis à sac la Grèce. La crise économique grecque a été sans pitié et le peuple grec n’a eu aucun recours, étant « entre de bonnes mains ». Éventuellement, le gouvernement de gauche dirigé par Alexis Tsipras finit par se faire remplacer par le gouvernement conservateur et patriote de Kyriakos Mitsotakis, ce qui coïncidera avec la fin de la crise économique grecque. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’ai volontairement omis les différends scandales de corruption impliquant les dirigeants de l’UE pour éviter que cette chronique ne dure trop longtemps.