Taïwan : Une disparition programmée ?

 
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Malgré une volonté de plus en plus manifeste de la part de ses habitants, et en particulier de la jeunesse, de se différencier de la Chine (voir article « Existe-t-il une nation taïwanaise ? »), les revendications de cette dernière sur l’île se font de plus en plus menaçantes. Le Président de la République Populaire de Chine (RPC) Xi Jinping a en effet pour objectif affiché de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué en achevant la réunification de la Chine. Si le gouvernement de Taïpei n’est bien évidemment plus une menace pour Pékin, la soumission de cette île rebelle représente un enjeu symbolique inestimable aux yeux des chinois, en tant que dernier bastion d’une époque durant laquelle la Chine, vaincue et humiliée de tout part, s’est divisée en une multitude de factions s’entre-déchirant.

Dans cette situation, l’avenir de Taïwan semble, à première vue, bien incertain. Il convient cependant d’analyser plus précisément la situation.

Une situation géostratégique précaire

De quels alliés peut disposer le gouvernement de Taïpei face à la RPC ? La protection américaine lui a été assurée par le Président Trump, qui fait de la lutte contre l’influence chinoise une de ses priorités et compte bien se servir, dans cette « nouvelle guerre froide » déclarée à la RPC, de son allié taïwanais. Bien que le gouvernement de Taïpei ne représente pas pour Pékin, dans l’immédiat, une véritable menace, il deviendrait un énorme caillou dans la chaussure chinoise si les États-Unis viennent à y exercer une plus grande influence.

Mais à part cet allié lointain, vieille puissance déclinante dont l’influence sur le monde est inexorablement décroissante et qui refuse de céder sans combattre le leadership qu’elle y exerçait depuis 1991 (bien que la position du Président Trump soit plus ambiguë), Taïwan est bien seul. Aucune puissance régionale ne semble en mesure de s’opposer à la Chine, et plus encore, aucune ne semble disposer de la réelle volonté de s’opposer à elle.

Le Japon, traditionnel rival de la Chine et 3ème économie du monde, peut toujours être qualifié de « géant économique – nain politique », sa situation n’ayant dans les faits pas beaucoup changée depuis les années 80, mis à part le fait que sa position dominante sur l’économie asiatique lui a été ravie depuis longtemps. Des discours s’élèvent désormais en interne pour appeler à un réarmement du pays et à sa renaissance sur l’échiquier géopolitique en tant que puissance indépendante, ce qui pourrait bouleverser la situation. Mais l’importance des débats portant sur la possibilité ou non pour le Japon de disposer d’une armée (interdit par la Constitution de 1947, qui est toujours celle imposée par les États-Unis), prérequis indispensable à toute volonté d’existence géostratégique, démontre de façon incontestable que le Japon n’est pas mûr pour jouer, dans l’immédiat, un rôle politique de 1er plan.

Taïwan pourrait trouver des alliés en Asie du Sud-est, avec qui l’île entretient de façon générale de bonnes relations ; mais ces pays préfèrent en général collaborer avec Pékin, malgré les différends qui les opposent en mer de Chine méridionale. Ces différents pays pris séparément ne seraient de toute façon pas en mesure de s’opposer à la Chine, à part peut-être l’Indonésie. 4ème puissance démographique du monde au potentiel économique et militaire redoutable, l’Indonésie reste cependant un pays extrêmement divisé dont l’intensité des tensions internes, divisant le pays entre partisan de la Pancasila (idéologie officielle de la République d’Indonésie) et ceux de l’islam politique, contraint le plus grand archipel du monde à rester concentré sur ses affaires intérieures et l’empêche de jouer le rôle mondial auquel il semble pourtant destiné.

La Russie, puissance géostratégique de 1ère importance et puissance nucléaire, dont les intérêts « naturels » la porterait à une hostilité à l’égard de la Chine pour des raisons géopolitiques, se trouve dans les faits être un de ses alliés les plus importants. Ces 2 pays partageant conjoncturellement un intérêt commun, qui est le maintien de l’ordre international actuel face aux États-Unis, qui cherchent à tous prix à le déstabiliser pour maintenir leur leadership, ayant bien compris que le maintien de l’ordre actuel mènerait inéluctablement à leur chute dans un futur proche. Un soutien envers Taïwan de la part de la Russie semble à ce stade inenvisageable.

Reste l’Inde, autre état-continent et seul pays qui puisse rivaliser avec la Chine en termes de gigantisme démographique et géographique, puissance nucléaire, en pleine expansion, et autre rival naturel de la Chine. Les 2 pays se disputent des territoires au Cachemire et autour du Tibet et sont déjà entré à plusieurs reprises en conflit depuis les années 60, les relations sino-pakistanaise représentant de surcroît une autre source de tensions. Si le Japon a décidé de miser sur l’Inde pour contrebalancer le poids de la Chine, alliance qui sur le long terme se révélera redoutable si elle tient, l’Inde n’est aujourd’hui pas en mesure de rivaliser avec la Chine que ce soit sur le plan militaire comme sur le plan économique. De plus l’Inde, comme l’Indonésie, est absorbée par ses tensions internes (entre hindous et musulmans, entre aryens et dravidiens, entre castes...), gênant considérablement sa projection à l’extérieur. Cette situation apparaît comme la malédiction que connaissent à l’époque contemporaine les pays dits « multi-culturels » sur les 5 continents, que ce multiculturalisme soit ancien comme nouveau, les amenant à être tellement concentrés sur leurs problématiques et tensions internes qu’ils en deviennent incapables de déployer leur puissance à l’extérieur. Quoi qu’il en soit, si l’Inde semble être l’allié idéal sur lequel Taïwan doit miser, ce pays n’est dans l’immédiat pas prêt à se mesurer à la Chine. Taïwan aura-t-il le temps de l’attendre ?

 
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La stratégie chinoise de « réunification »

La protection américaine étant dans l’immédiat assurée, le gouvernement de Pékin n’envisage de toute évidence pas le recours à la force pour récupérer Taïwan,  à moins bien sûr que l’île ne décide de déclarer unilatéralement l’indépendance, ou encore que les États-Unis ne menacent directement la Chine en s’y positionnant. Outre ces cas de figure, une agression militaire de Taïwan par la RPC n’est que peu probable, le pays n’ayant aucun intérêt à provoquer un conflit armé avec les États-Unis, et la Chine n’étant de toute façon pas familière de ce genre de procédé en ce qui concerne la gestion de sa géopolitique. La Chine est en effet plutôt adepte d’une stratégie d’influence et d’encerclement, dans la droite ligne de sa tradition stratégique millénaire, se matérialisant dans le cas spécifique de Taïwan par plusieurs mécanismes. Il s’agit par exemple de la corruption d’hommes politiques (du KMT autant que du PDP d’ailleurs), d’une influence de plus en plus grande sur les médias de l’île... Plus important encore, la stratégie chinoise passe par une prise de contrôle de l’économie de l’île, qui réalise aujourd’hui déjà plus de 40 % de ses exportations vers la Chine, rendant d’ores et déjà l’économie taïwanaise dépendante du continent.

Toute la puissance du « piège » chinois réside dans le fait que Taïwan ait intérêt à poursuivre, et même approfondir, cette dépendance. L’île profite en effet abondamment du partenariat chinois pour augmenter le dynamisme de son économie, atone (l’époque du « miracle économique » des « Dragons asiatiques » étant révolue), et enrichir ses habitants. Cette situation justifie dans la bouche de nombreux politiciens, en particulier ceux du KMT, que Taïwan doive renforcer toujours plus ses liens avec la Chine dont le partenariat est devenu de toute façon vital pour l’économie, qui se porterait encore mieux en rendant la coopération entre les 2 rives du détroit de Taïwan toujours plus étroite. Cet argument était déjà celui du Président Ma lorsqu’il a voulu signer les accords de libre-échange de 2014, provoquant la colère des étudiants et du PDP (aboutissant au « Mouvement des Tournesols ») qui accusent le KMT de vendre la souveraineté et d’accepter les menottes chinoises au prétexte qu’elles sont en or. Il va ainsi de soi que les taïwanais auront très bientôt un choix de première importance à faire : la prospérité économique ou la souveraineté. À quel prix les taïwanais accepteront-ils d’abdiquer leur liberté ?

De plus, si nous avons mis en lumière le fait que la majorité des jeunes taïwanais soient farouchement opposés à la Chine, voire partisans de l’indépendance (voir « Existe-t-il une nation taïwanaise ? »), il est tout aussi important de prendre en compte le fait qu’une part de plus en plus importante de cette jeunesse est complètement désabusée. Près de 60 % des taïwanais déclarent être pessimistes quant à leur futur, et 72 % se disent insatisfaits par les performances économiques de leur pays, ce qui alimente une importante fuite des cerveaux. 84,2 % pour des 20-29 ans (pour une moyenne de 59,2%) déclarent en effet que s’ils en avaient l’opportunité, ils iraient travailler à l’étranger, ce qui démontre une insatisfaction évidente à l’égard de la situation de leur pays et surtout un pessimisme notoire quant à ses perspectives d’évolutions. Il est à noter que lorsque la même étude a demandé aux taïwanais s’ils seraient prêts à partir travailler en Chine continentale s’ils en avaient l’opportunité 43,8 % des 20-29 ans déclarèrent que oui (pour une moyenne de 37,5%). Ce résultat illustre toute la complexité de la situation de la jeunesse taïwanaise, qui affirme vouloir d’une indépendance politique pour son pays tout en étant de plus en plus nombreuse à le quitter pour une « vie meilleure ». Et paradoxalement de plus en plus pour la Chine elle-même, ce grand ennemi, sur laquelle les perspectives d’emploi et de salaires sont largement supérieurs à ce que les jeunes taïwanais auraient en restant sur leur île. On constate d’ailleurs depuis 2014 une importante baisse de la proportion de partisans de l’indépendance dans la population quand, de façon inattendue, la proportion de partisans de la « réunification sous condition » a augmentée, légèrement mais significativement. Et la tendance semble se poursuivre.

 
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La survie est-elle possible ?

Dans un tel contexte, le futur de ce pays semble bien incertain. Il est évident que Taïwan survivra si les taïwanais en ont la volonté, et ce critère est de loin le plus important pour déterminer le futur de ce pays. Nous avons eu l’occasion, au cours d’un séjour à Taïwan, de poser la question de manière on ne peut plus claire à de nombreux taïwanais : « Si la Chine venait à prendre le contrôle de Taïwan, que ferais-tu ? ». Les réponses furent bien souvent les mêmes : « Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? », « On essaiera de continuer à vivre comme avant, et puis c’est tout ». Certains jeunes évoquèrent l’émigration. Mais nous avons été particulièrement interloqués de ne pas entendre un seul taïwanais aborder l’idée de se battre, de résister. L’immense majorité des taïwanais semblent tellement résignés qu’ils n’imaginent même pas l’éventualité d’une lutte pour la survie de leur « nation » face à la Chine. À partir du moment où un peuple ne dispose plus de la volonté de se battre pour sa survie, alors le futur de sa nation ne fait plus aucun doute.

La faiblesse démographique de Taïwan, dont la fécondité est l’une des plus basses au monde (1,2 ; encore plus faible que le Japon ou l’Allemagne), ne pourra mener en cas de rattachement à la Chine qu’à une disparition de son peuple, qui sera submergé par les immigrés chinois jusqu’à se trouver minoritaire sur son propre territoire selon la classique « politique du grand remplacement » que la Chine utilise depuis les années 80. Ce procédé consiste à encourager l’immigration de chinois Han (l’ethnie majoritaire) dans des régions rebelles, en particulier là où la population majoritaire n’est pas chinoise et se soulève régulièrement, pour progressivement rendre les Han majoritaires sur ce territoire et mettre ainsi un terme définitif aux revendications dont ils sont le théâtre. Cette politique a déjà réduit à néant les mandchous et les mongoles de Chine, et est un succès au Xinjiang où ouïghours représentent déjà moins de la moitié des populations vivant sur leurs territoires respectifs - mettant ainsi, dans un futur proche, un terme définitif à leurs revendications d’indépendance.

Cette politique est aussi en cours à Hong Kong, les chinois continentaux y migrant en masse et représentant déjà 20 % de la population « permanente » de l’île, pendant que les hongkongais disposent du plus bas taux de fécondité au monde (0,9). Les manifestants hongkongais en sont parfaitement conscients ; ils savent qu’il ne leur reste plus qu’une quinzaine d’années avant de se retrouver minoritaires chez eux et à la merci du gouvernement chinois, qui aura les mains libres puisque la majorité de la population, n’ayant aucune attache particulière vis à vis des « libertés hongkongaises », laissera le gouvernement qu’ils ont toujours connu faire ce qu’il veut de ce territoire. La démographie est implacable et la Chine, comme d’autres pays, a décidé de s’en servir comme d’un instrument politique comme les autres, faisant de cette amusante phrase de Bertolt Brecht, « Le gouvernement, étant mécontent du peuple, a décidé d’en changer », une réalité de sa politique intérieure.

Les événements se produisant à Hong-Kong ces derniers mois ont incontestablement un impact profond sur les taïwanais, unanimes derrière les manifestants hongkongais. Ils savent en effet pertinemment que le présent de Hong-Kong pourrait bien être leur futur. Ce qui s’y passe a achevé de décrédibiliser la formule « 1 pays – 2 systèmes » qui y est appliquée et que la Chine proposait depuis plusieurs décennies au gouvernement de Taïpei comme modèle de réunification, confortant la position de la Présidente Tsai Ing-wen dans sa posture résolument hostile à la réunification et expliquant en grande partie sa réélection. Sa stratégie électorale fut en effet grandement axée sur l’idée d’une protection de l’indépendance de Taïwan face au candidat du KMT Han Kuo-yu, qu’elle présentait comme favorable à l’instauration de la formule « 1 pays – 2 systèmes »  – bien que ce dernier ai affirmé, dans son style si particulier, que le gouvernement de Pékin devrait lui « passer sur le corps » pour imposer un tel système à Taïwan.

Tous ces éléments ayant été mis en évidence, il convient bien d’admettre que le futur de Taïwan n’en est pas plus clair. Les évènements de Hong-Kong, qui ne s’étaient pas encore produits pendant notre séjour, peuvent tout à fait faire réagir les taïwanais, en particulier les jeunes, et leur faire prendre conscience que leur futur est entre leurs mains et dépend de leur volonté et de leur foi en eux-mêmes. Tant que les taïwanais auront la volonté de rester des taïwanais, il ne fait aucun doute que leur nation persistera.

 
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Sources :

LIN, Rebecca. « The DDP’s true rival: Xi Jinping » [en ligne]. 天下雜誌 (CommonWealth Magazine), vol 639, 05/01/2018, traduis en anglais depuis le chinois par Luke Sabatier. Disponible sur : https://english.cw.com.tw/article/article.action?id=1796  

CHUANG, Ya-han. « Tournesols taïwanais, parapluies hongkongais. Occupy en Asie de l’Est » [en ligne]. La Vie des idées, 22/09/2016. Disponible sur : https://laviedesidees.fr/Tournesols-taiwanais-parapluies-hongkongais.html

CONDOMINAS, Baptiste. « Taïwan: du mouvement des tournesols aux bancs de l’Assemblée » [en ligne]. RFI, 20/01/2017. Disponible sur : https://amp.rfi.fr/fr/hebdo/20170120-taiwan-mouvement-tournesols-generation-politique-new-power-party-freddy-lim-lin-fei-f

LEE, Seok Hwai. « DPP braces itself for election blow as youth support fades » [en ligne]. The Strait Time, 24/11/2018. Disponible sur : https://www.straitstimes.com/asia/east-asia/dpp-braces-itself-for-election-blow-as-youth-support-fades

Démographie de Hong Kong [en ligne ; version du 24/01/2020]. Wikipédia, l’encyclopédie libre. Disponible sur : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9mographie_de_Hong_Kong&oldid=166675891.

JENNINGS, Ralph. « How China Will Dominate Taiwan’s 2020 Presidential Election Campaign » [en ligne]. VoaNews, 15/07/2019. Disponible sur : https://www.voanews.com/east-asia-pacific/how-china-will-dominate-taiwans-2020-presidential-election-campaign

JANSEN, Chiu-Ti. « Who is Han Kuo-yu: could Kaohsiung’s populist mayor be Taiwan’s next president ? » [en ligne]. Post Magazine, 12/07/2019. Disponible sur : https://www.scmp.com/magazines/post-magazine/long-reads/article/3018052/who-han-kuo-yu-could-kaohsiungs-populist-mayor

Central New Agency. « "One country, two systems" in Taiwan "over my dead body" : Han Kuo-yu » [en ligne]. Taiwan News, 16/06/2019. Disponible sur : https://www.taiwannews.com.tw/en/news/3725072

Trading Economics. Taiwan, Exports [en ligne, 04/2020]. Disponible sur: https://tradingeconomics.com/taiwan/exports

CASTETS, Rémi. « Entre colonisation et développement du Grand Ouest : impact des stratégies de contrôle démographique et économique au Xinjiang », Outre-Terre, vol. no 16, no. 3, 2006, pp. 257-272. Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2006-3-page-257.htm?contenu=article

 






Pour aller plus loin :

YouTube. « Beijing and Hong Kong protesters react to Tsai Ing-wen’s win in Taiwan presidential election », South China Morning Post, 12/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=9GCgBmQiaUk

YouTube. « China warned to show Taiwan respect - BBC News », BBC News, 14/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=IZcG9jy0TWQ

YouTube. « Chinese President Xi Jinping speaks on Taiwan », South China Morning Post, 02/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=-w38ZwrPz0o

YouTube. « Presidential candidates spar over sovereignty in first policy presentation », 民視英語新聞 Formosa TV English News, 20/12/2019. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=tSLAqCBVs58

YouTube. « Taiwan presidential candidates lay out policies in third televised presentation », CNA, 27/12/2019. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=0xX19sbxEp0

YouTube. « Taiwan presidential election_ ads reflect contrasting campaigns of hopefuls Tsai Ing-wen and Han Kuo », South China Morning Post, 09/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=4aLsovwsaQE

YouTube. « Tsai Ing-wen wins her second term as Taiwan’s president with most ever votes », South China Morning Post, 11/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=hYJsXAzCiSo

YouTube. « Tsai Ing-wen wins her second term as Taiwan’s president with most ever votes », South China Morning Post, 111/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=hYJsXAzCiSo

YouTube. « Tsai Ing-wen says Taiwan faces ‘threat’ from Beijing ahead of presidential election », South China Morning Post, 29/12/2019. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=GWWOxYpm8XM

YouTube. « Tsai’s Landslide Victory Moves Taiwan Further From Xi’s Grasp », Bloomberg Politics, 12/01/2020. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=4hZAFqwi31E

YouTube. « Why is China so nervous about democracy in Taiwan? | The World », ABC News In-depth, 22/11/2018. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=FFr1WzgWACM